Tu tueras l'ange

La mort rôde, aussi belle que fatale. Serez-vous sa prochaine victime ?
Lorsque le TGV Milan-Rome arrive à quai, la police fait une macabre découverte : tous les passagers de la classe affaires sont morts.
Si les premiers indices orientent l'enquête vers un attentat, la commissaire adjointe Colomba Caselli, muscles d'acier et âme fragile, a de sérieux doutes. Pour elle, seul Dante Torre, l'" Homme du Silo ", est capable d'y voir clair dans ce brouillard de mensonges et de fausses pistes. Très vite, ils découvrent que ce massacre n'est que l'énième épisode d'une longue série de carnages, sur laquelle plane l'ombre d'une mystérieuse figure féminine. Elle ne laisse aucune trace, juste un nom : Giltiné, l'ange lituanien des morts.
Après le succès de Tu tueras le père, une nouvelle enquête de Colomba Caselli et Dante Torre.

" Dazieri a créé deux des personnages les plus mémorables du monde du polar. " Jonathan Kellerman.
" Avec ses thrillers atypiques et grandioses, Sandrone Dazieri est le nouvel auteur phare d'Italie. " Antoine Mallet, Espace culturel Leclerc, Cleunay.

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Tu tueras l'ange

La mort rôde, aussi belle que fatale. Serez-vous sa prochaine victime ?
Lorsque le TGV Milan-Rome arrive à quai, la police fait une macabre découverte : tous les passagers de la classe affaires sont morts.
Si les premiers indices orientent l'enquête vers un attentat, la commissaire adjointe Colomba Caselli, muscles d'acier et âme fragile, a de sérieux doutes. Pour elle, seul Dante Torre, l'" Homme du Silo ", est capable d'y voir clair dans ce brouillard de mensonges et de fausses pistes. Très vite, ils découvrent que ce massacre n'est que l'énième épisode d'une longue série de carnages, sur laquelle plane l'ombre d'une mystérieuse figure féminine. Elle ne laisse aucune trace, juste un nom : Giltiné, l'ange lituanien des morts.
Après le succès de Tu tueras le père, une nouvelle enquête de Colomba Caselli et Dante Torre.

" Dazieri a créé deux des personnages les plus mémorables du monde du polar. " Jonathan Kellerman.
" Avec ses thrillers atypiques et grandioses, Sandrone Dazieri est le nouvel auteur phare d'Italie. " Antoine Mallet, Espace culturel Leclerc, Cleunay.

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Overview

La mort rôde, aussi belle que fatale. Serez-vous sa prochaine victime ?
Lorsque le TGV Milan-Rome arrive à quai, la police fait une macabre découverte : tous les passagers de la classe affaires sont morts.
Si les premiers indices orientent l'enquête vers un attentat, la commissaire adjointe Colomba Caselli, muscles d'acier et âme fragile, a de sérieux doutes. Pour elle, seul Dante Torre, l'" Homme du Silo ", est capable d'y voir clair dans ce brouillard de mensonges et de fausses pistes. Très vite, ils découvrent que ce massacre n'est que l'énième épisode d'une longue série de carnages, sur laquelle plane l'ombre d'une mystérieuse figure féminine. Elle ne laisse aucune trace, juste un nom : Giltiné, l'ange lituanien des morts.
Après le succès de Tu tueras le père, une nouvelle enquête de Colomba Caselli et Dante Torre.

" Dazieri a créé deux des personnages les plus mémorables du monde du polar. " Jonathan Kellerman.
" Avec ses thrillers atypiques et grandioses, Sandrone Dazieri est le nouvel auteur phare d'Italie. " Antoine Mallet, Espace culturel Leclerc, Cleunay.


Product Details

ISBN-13: 9782221201978
Publisher: Groupe Robert Laffont
Publication date: 05/18/2017
Sold by: EDITIS - EBKS
Format: eBook
Pages: 490
File size: 3 MB
Language: French

About the Author

Sandrone & Associé. Scénariste de séries à succès pour la télévision depuis dix ans, il a également dirigé la collection des romans policiers chez Mondadori. Il revient en force avec Tu tueras le Père. " Meilleur thriller de l'année 2014 " selon Il Corriere della Sera, devenu best-seller en Italie, en Allemagne et dans le monde entier. Tu tueras l'ange, Tu tueras le roi et La Danse du gorille ont été publiés aux Éditions Robert Laffont. L'auteur vit à Milan.

Read an Excerpt

Tu Tueras L'ange


By Sandrone Dazieri, Delphine Gachet

Robert Laffont

Copyright © 2016 Arnoldo Mondadoru Editore S.p.A, Milano
All rights reserved.
ISBN: 978-2-221-20197-8


CHAPTER 1

LA MORT ARRIVA À ROME à minuit moins dix, dans un train à grande vitesse en provenance de Milan. Celuici entra dans la gare Termini, voie numéro sept, et déversa sur le quai une cinquantaine de passagers au visage fatigué, transportant peu de bagages. Ils se dispersèrent, certains prirent le dernier métro, d'autres rejoignirent la file des taxis, puis les lumières à bord s'éteignirent. Étrangement, personne ne sortit du wagon classe affaires – les portes automatiques étaient restées closes et un chef de train tombant de sommeil les débloqua de l'extérieur et monta à bord pour vérifier qu'il n'y avait pas de passager endormi.

C'était une mauvaise idée.

Sa disparition fut remarquée au bout d'une vingtaine de minutes par un agent de la police ferroviaire qui l'attendait, avant de finir son service, pour prendre une bière au bar des Marocains. Ils n'étaient pas amis, mais à force de se croiser sur les quais de la gare, ils s'étaient aperçus qu'ils avaient des points communs, comme la passion pour la même équipe de football et pour les femmes aux fesses généreuses. Il monta donc dans le wagon et découvrit son copain de biture recroquevillé dans le couloir, les yeux ouverts et les mains autour de la gorge comme s'il cherchait à s'étrangler tout seul.

De sa bouche avait jailli un flot de sang qui avait formé une mare sur le tapis antidérapant. L'agent pensa que c'était le mort le plus mort qu'il ait jamais vu, mais il lui palpa quand même le cou, en quête d'un battement qu'il savait parfaitement ne pas trouver. Sûrement un infarctus, pensa-t-il. Il aurait pu continuer à inspecter la voiture, mais il y avait des règles à respecter et des ennuis à éviter. Il redescendit donc rapidement sur le quai et appela la centrale opérationnelle pour qu'on lui envoie quelqu'un de la police judiciaire et qu'on avertisse le magistrat de garde. Ainsi, il ne vit pas le reste du wagon, ni ce qu'il contenait. Il lui aurait suffi d'allonger le bras, de faire glisser la porte de verre dépoli, celle qui protégeait des regards les sièges en cuir véritable du compartiment de luxe, pour modifier son propre destin et celui de ceux qui arrivèrent après lui, mais il n'y songea même pas.

Cette tâche revint donc à une commissaire adjointe de la troisième section de la brigade mobile – que tout le monde, à part les policiers eux-mêmes, appelait la Criminelle. Une femme qui avait repris son service après une longue convalescence et une série de mésaventures qui s'étaient retrouvées pendant des mois au cœur de toutes les discussions de tous les talk-shows. Elle s'appelait Colomba Caselli, et plus tard certains jugèrent que son intervention fut un coup de chance.

Pas elle.

CHAPTER 2

COLOMBA ARRIVA À LA GARE TERMINI à une heure moins le quart, à bord d'un véhicule de service. Au volant, se trouvait l'agent d'élite Massimo Alberti; il avait vingt-sept ans et un de ces visages qui semblent toujours juvéniles même à un âge avancé, constellé de taches de rousseur et surmonté de cheveux clairs.

Colomba, elle, avait trente-trois ans; enfin, son corps en avait trentetrois et ses yeux verts, qui changeaient de nuance au gré de son humeur, un peu plus. Ses cheveux noirs étaient attachés, bien serrés au niveau de la nuque, ce qui mettait encore davantage en évidence ses pommettes prononcées d'Asiatique, héritées peut-être de quelque lointain ancêtre. Elle descendit de la voiture et rejoignit le quai où était stationné le train en provenance de Milan. Près de ce dernier se trouvaient quatre agents de la police ferroviaire, deux étaient assis sur le biplace électrique ridicule que la police utilisait pour se déplacer dans la gare et deux autres à côté des tampons: c'étaient des jeunes et ils fumaient tous. À quelques mètres de là, des curieux prenaient des photos avec leur portable et un groupe d'une dizaine de personnes, des agents de nettoyage ou du personnel paramédical, discutaient à voix basse.

Colomba montra sa carte et se présenta. Un des agents l'avait vue dans les journaux et il lui adressa le sourire niais de circonstance. Elle fit semblant de ne pas le remarquer.

— Quelle voiture? demanda-t-elle.

— La première, répondit le plus haut gradé, tandis que les autres se rangeaient derrière lui, comme à l'abri d'un bouclier.

Colomba essaya de regarder à travers les fenêtres sombres du wagon mais elle ne distingua rien.

— Lequel d'entre vous est déjà monté?

Il y eut des échanges de regards embarrassés.

— Un de nos collègues, mais il a fini son service, déclara celui qui venait de parler.

— Il n'a touché à rien, il n'a fait que regarder. Nous aussi, depuis le quai, ajouta un autre.

Colomba secoua la tête, agacée. Un cadavre, cela signifiait une nuit blanche à attendre que le magistrat et le médecin légiste aient fini leur travail, et une quantité invraisemblable de paperasse à remplir, de rapports à rédiger: rien d'étonnant à ce que l'agent se soit défilé.

Elle aurait pu se plaindre auprès de ses supérieurs, mais elle non plus n'aimait pas perdre de temps.

— Vous savez qui c'est? interrogea-t-elle tout en enfilant des gants en latex et des chaussons en plastique bleu.

— Il s'appelle Giovanni Morgan, il fait partie du personnel roulant, l'informa le plus haut gradé.

— Vous avez déjà averti les familles?

Nouvel échange de regards.

— OK, j'ai rien dit. (Colomba fit signe à Alberti.) Va chercher la torche dans la voiture.

Il partit et revint avec une Maglite d'environ cinquante centimètres qui, le cas échéant, était plus performante qu'une matraque.

— Vous voulez que je monte avec vous?

— Non, attends ici et occupe-toi des civils.

Colomba avertit la centrale par radio qu'elle continuait l'inspection s'il lui donnait son feu vert, puis, tenant la torche allumée dans la main gauche et gardant la droite près de son holster, elle monta les trois marches métalliques de la voiture et s'arrêta près du corps du chef de train. Comme l'homme avant elle, elle tâta des doigts le cou de la victime et, comme l'homme avant elle, elle ne perçut aucune pulsation: la peau était visqueuse et froide. Soucieuse de ne rien déplacer, elle l'examina pour déterminer s'il avait été blessé, mais le sang semblait provenir uniquement de sa bouche et le corps ne présentait ni lésions ni contusions visibles. Si elle avait dû parier sur les causes du décès, elle aurait avancé que c'était une mort naturelle, mais c'était le médecin légiste qui trancherait. Pendant qu'elle demandait à la centrale où en étaient le médecin légiste et le magistrat de garde, Colomba perçut un étrange fond sonore. Retenant son souffle, elle comprit qu'il s'agissait d'une bonne demi-douzaine de portables qui se déclenchaient tous ensemble, dans une cacophonie de sonneries et de vibrations. Le bruit provenait de derrière la porte du compartiment de luxe, celui équipé de fauteuils en cuir véritable et où l'on servait des repas précuits signés par un chef médiatique.

À travers le verre laiteux, Colomba aperçut les reflets verdâtres des écrans de portable qui clignotaient. Elle resta quelques instants à les observer, interdite. Il était tout bonnement impossible que tous ces téléphones aient été oubliés par leurs propriétaires, mais la seule explication qui lui venait à l'esprit était trop monstrueuse pour qu'elle puisse imaginer qu'elle soit vraie.

Et pourtant elle l'était. Colomba le comprit en faisant coulisser la porte du compartiment: elle fut assaillie par l'odeur nauséabonde du sang et de la merde.

Les passagers de la classe affaires étaient tous morts.

CHAPTER 3

COLOMBA BRAQUA LE FAISCEAU DE SA TORCHE vers l'intérieur du wagon. Elle éclaira des corps renversés sur les sièges, tombés sur le sol. Putain, qu'est-ce qu'il s'est passé ici? Elle entra avec précaution, prenant garde à ne rien piétiner. Le cadavre le plus proche de la porte était celui d'un passager d'une soixantaine d'années, vêtu d'un costume gris; il avait été projeté par terre, les mains entre les jambes, la tête en arrière. Le sang qui avait jailli de sa gorge lui avait recouvert le visage d'un masque rouge.

Colomba avança encore. Derrière le passager en costume gris, un jeune homme, la chemise ouverte et le pantalon slim blanc taché d'excréments, tenait encore à la main son portable qui vibrait. Il était étendu en travers du couloir. Un verre avait roulé devant son visage, et le sang qui coulait de son nez l'avait coloré de rouge.

À sa gauche, il y avait un vieil homme, encore assis à sa place, empalé au niveau de la bouche par sa canne, qui avait par la même occasion fracassé son dentier – ce dernier gisait sur son torse au milieu du sang et de traces de vomissures séchées. Elle découvrit également deux hommes d'origine asiatique, dont les habits indiquaient qu'ils appartenaient au personnel de restauration. Le premier avait été projeté sous la table de service recouverte de sachets de sucre éparpillés, l'autre était tombé sur les genoux d'une femme d'une quarantaine d'années, en tailleur et talons aiguilles, qui semblait avoir voulu le bercer dans ses bras avant de mourir.

Colomba sentit ses poumons se contracter et elle inspira profondément. Maintenant qu'elle s'y habituait, elle percevait derrière la puanteur un étrange arrière-goût douceâtre qu'elle ne parvenait pas à identifier. Cela lui rappelait les expériences culinaires ratées de sa mère, qui faisait régulièrement cramer des gâteaux dans le four, quand Colomba était petite.

Elle s'avança jusqu'au fond du wagon, enveloppée d'un vague sentiment d'irréalité. Un quadragénaire était étendu en position de Superman: le poing droit en avant et le bras gauche le long du corps. Colomba leva le pied pour l'enjamber et jeta un coup d'œil dans les toilettes: un homme, vêtu de la tenue orange des agents d'entretien, et une femme gisaient sur le sol, les jambes entremêlées. En tombant, la femme avait cogné sa nuque contre le bord de l'évier, couvert d'une boue de sang et de cheveux. La radio de Colomba grésilla: « Votre chauffeur demande s'il peut monter à bord », annonça la centrale.

— Négatif, je vais le contacter directement. Je raccroche, dit-elle d'une voix presque normale, avant d'appeler Alberti sur son portable: Qu'est-ce qu'il y a?

— Madame ... Je suis avec des gens qui attendent des passagers ... Ils disent qu'ils devaient arriver par ce train.

— Attends.

Colomba ouvrit la porte communicante et inspecta le wagon de la première classe. Il était vide, tout comme les voitures suivantes. Pour en être certaine, elle marcha jusqu'à la queue du train avant de rebrousser chemin.

— Ils étaient en classe affaires?

— Oui, madame le commissaire.

— Si tu es avec eux, éloigne-toi, je ne veux pas qu'ils t'entendent.

Alberti obéit.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé?

— Ils sont tous morts. Tous les passagers de la première voiture.

— Oh, putain. Mais comment?

Colomba sentit son cœur défaillir. Elle avait exploré le train presque dans un état de transe, mais maintenant elle réalisait que ces malheureux autour d'elle n'avaient aucune blessure visible, à part le vieux empalé par sa canne. J'aurais dû me barrer dès que j'ai vu le contrôleur.

Mais, de toute façon, cela aurait déjà été trop tard.

— Commissaire ... vous êtes toujours là? reprit Alberti, inquiet de son silence.

Colomba se ressaisit.

— Je ne sais pas de quoi ils sont morts, Alberti, mais il doit s'agir d'une substance qu'ils ont ingérée ou respirée.

— Sainte Vierge ...

La panique gagnait Alberti.

— Reste calme, car tu vas devoir endosser une responsabilité importante: que personne ne s'approche du train, ni la Scientifique, ni le magistrat, avant l'arrivée des équipes de décontamination. Si quelqu'un veut forcer le passage, tu l'arrêtes, tu lui tires dessus s'il faut, mais tu ne le laisses pas monter.

Colomba sentait une sueur glacée lui couler le long du dos. Si c'est de l'anthrax, je suis foutue, pensa-t-elle. Si c'est du gaz neurotoxique, j'ai peut-être encore une chance.

— Deuxième chose. Tu dois trouver l'agent qui est monté dans le train – demande son adresse à ses collègues – parce qu'il faut le mettre en quarantaine. Les autres ne doivent pas partir non plus, surtout s'ils ont échangé des poignées de main ou des cigarettes. Et même chose pour les proches des victimes, empêche-les de partir.

— Et je dois leur dire la vérité?

— Non! Avertis la centrale, il faut qu'ils retrouvent tout le personnel roulant, tous ceux qui sont potentiellement entrés en contact physique avec les passagers. Mais d'abord appelle les équipes de décontamination. Uniquement par téléphone, n'utilise pas la radio ou tu vas semer la panique. C'est clair?

— Et vous, madame le commissaire?

— J'ai fait la connerie de monter dans le wagon. Le poison est peut- être encore actif et il se peut que je sois contaminée. Je ne peux plus sortir sans risquer de contagion. Tu as bien compris?

— Oui.

La voix d'Alberti semblait sur le point de se briser.

Colomba raccrocha. Elle rejoignit le couloir par lequel elle était arrivée et ferma la porte en actionnant le dispositif d'urgence. Puis elle choisit un siège libre dans la voiture de première classe qui, comparée à celle de la classe affaires, ressemblait à un wagon de péquenauds, et elle attendit. Pour voir si elle allait survivre.

CHAPTER 4

LES ÉQUIPES D'URGENCE DES POMPIERS, ayant revêtu leurs combinaisons en Tyvek et leurs masques à gaz, activèrent le protocole d'urgence NBC (nucléaire, bactériologique et chimique). Elles encerclèrent la zone pour en prendre le contrôle, avant de recouvrir les wagons de toiles de plastique antitranspirant et d'aménager un petit sas à l'entrée de la première voiture.

À l'intérieur, Colomba, qui avait enlevé son blouson à cause de la chaleur ambiante, patientait en surveillant de manière obsessionnelle son propre état de santé, traquant d'éventuels symptômes de contamination. Ses glandes lui semblaient fonctionner normalement, elle ne transpirait pas plus que d'habitude, elle ne tremblait pas, mais elle ne savait pas combien de temps prenait le virus ou le poison pour faire effet. Au bout de deux heures de délire paranoïaque, alors que l'odeur et la chaleur étaient devenues insupportables, deux soldats en combinaison hermétique montèrent à bord. Le premier portait une tenue assez semblable à celle de Colomba, le deuxième la mit en joue avec son fusil d'assaut.

— Les mains derrière la nuque, ordonna une voix étouffée par le masque à gaz.

— Je suis le commissaire adjoint Caselli, protesta-t-elle tout en obtempérant. C'est moi qui ai donné l'alerte.

— On ne bouge pas, rétorqua le militaire avec le fusil, pendant que son acolyte la fouillait avec des gestes sûrs malgré ses gants épais.

Il lui retira son arme de service et son couteau à cran d'arrêt et les glissa dans un sachet de plastique avec fermeture hermétique, qu'il confia à un troisième militaire, resté sur les marches à l'extérieur du train. En échange, l'homme lui tendit un sac plus grand, que le soldat présenta à Colomba.

— Déshabillez-vous entièrement et mettez vos vêtements dans le sac, enjoignit-il. Puis mettez la combinaison.

— Devant vous? demanda Colomba. Jamais.

— Si vous n'obéissez pas, nous avons l'autorisation de tirer. Ne nous y obligez pas.

Colomba ferma les yeux un instant. Il y avait des choses pires que de se déshabiller devant un auditoire. Par exemple, mourir en vomissant du sang ou en recevant une balle dans la nuque. Elle désigna quand même du doigt la GoPro fixée sur le casque de l'homme au fusil.

— D'accord. Mais vous éteignez la caméra. Je ne veux pas finir nue sur Internet, morte ou vive.

Le soldat masqua l'objectif de sa main.

— Dépêchez-vous.

Colomba se dévêtit rapidement, sentant le regard de ces hommes sur elle. Quand elle était habillée, ses cuisses et ses épaules musclées la faisaient paraître plus grosse qu'elle ne l'était, mais, nue, elle avait la silhouette sèche d'une femme qui passe sa vie à se maintenir en forme. Elle enfila l'épaisse combinaison et les deux soldats l'aidèrent à ajuster le masque à gaz.

Colomba était experte en plongée, mais le masque et le bruit de sa respiration dans ses oreilles lui donnèrent rapidement une sensation d'oppression. De nouveau, ses poumons se contractèrent. Les soldats l'escortèrent hors du train jusqu'aux cordons des forces de l'ordre qui l'entouraient. Le train était emballé comme une œuvre de Christo.


(Continues...)

Excerpted from Tu Tueras L'ange by Sandrone Dazieri, Delphine Gachet. Copyright © 2016 Arnoldo Mondadoru Editore S.p.A, Milano. Excerpted by permission of Robert Laffont.
All rights reserved. No part of this excerpt may be reproduced or reprinted without permission in writing from the publisher.
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