Traité de savoir-rire à l'usage des embryons

Traité de savoir-rire à l'usage des embryons

by Anne Akrich
Traité de savoir-rire à l'usage des embryons

Traité de savoir-rire à l'usage des embryons

by Anne Akrich

eBook

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Overview

Bienvenue dans le plus drôle et le plus impudique des anti-manuels de grossesse.
Histoire de lui épargner vingt ans de psychanalyse – ou de les préparer –, une mère écrit à son enfant in utero pour lui raconter d'où il vient, quel genre d'énergumènes sont ses parents, dans quelles circonstances il a été conçu. Car le bébé à venir est le fruit d'une rencontre improbable et cocasse entre deux êtres que tout aurait dû séparer : origine, milieu, famille, culture, et presque trente ans de différence.
Si vous aimez Groucho Marx, Philip Roth, Woody Allen et les boulettes aux artichauts, si vous êtes une future mère ou un futur père, si vous voulez connaître la vie secrète de vos parents avant votre naissance ou les pensées inavouables de votre génitrice pendant qu'elle vous attendait, si la béatitude convenue des femmes enceintes vous exaspère, alors cette confession corrosive et hilarante est faite pour vous.


Product Details

ISBN-13: 9782260032427
Publisher: Groupe Robert Laffont
Publication date: 01/04/2018
Sold by: EDITIS - EBKS
Format: eBook
Pages: 156
File size: 743 KB
Language: French

About the Author

À la recherche du temps perdu, l'a interrompu pour aller à New York écrire le scénario d'un long métrage de fiction avec Jerry Schatzberg, et de retour à Paris, s'est lancée dans l'écriture de son premier roman, Un mot sur Irène. Après avoir a collaboré au journal Le 1, dirigé par Éric Fottorino, elle se consacre désormais pleinement à l'écriture. En 2016, elle reçoit une bourse de la Fondation Lagardère pour son roman Il faut se méfier des hommes nus, Prix de la Petite Maison de Nice. Elle publie en 2018 Traité de savoir-rire à l'usage des embryons, puis l'année suivante, toujours aux éditions Julliard, Un monde nouveau.

Read an Excerpt

CHAPTER 1

Avertissement

# Woody Allen

On devrait vivre sa vie à l'envers. Commencer par mourir, ça éliminerait ce traumatisme qui nous suit toute notre vie. Se réveiller dans un hospice, puis se faire expulser pour bonne santé. Travailler, jusqu'à devenir assez jeune pour profiter de la vie. Faire la fête, aller au lycée, au collège. Puis devenir bébé. Passer neuf mois tranquille à flotter, avec chauffage central, room service, etc. Et pour finir, quitter ce monde dans un orgasme!

Mon amour, je sais ce que tu vas dire: Maman a un grain! Un jeu de massacre, alors que je ne suis pas encore né?

Ne t'inquiète de rien. Laisse-toi porter, en apesanteur dans le placenta.

Ceci n'est pas un livre.

Trois fois rien.

Un document préhistorique écrit dans la confusion des neuf mois que constitue une gestation humaine.

Il rassemble les impressions éparses qui précèdent la vie.

La tienne.

Mon chéri, ne t'offusque pas du ton que prendra parfois cette confession. Je sais que le discours qui accompagne la naissance d'un enfant est généralement empreint de tendresse. Positivité, bons sentiments: Que du bonheur!

Permets-moi de douter, mon ange, de cette allégresse surjouée.

On ne pose jamais les bonnes questions.

Qu'y a-t-il de plus agaçant que le cri d'un bébé?

Naît-on de l'amour et de la nécessité ou du hasard et de la vanité?

Si l'homme est un loup pour l'homme, ne serait-il pas plus intelligent de s'acheter un chien?

Le siège du bonheur se situe-t-il dans les ovaires?

Pourquoi les testicules ressemblent-ils tant aux deux hémisphères du cerveau?

Mais surtout: Pourquoi fait-on des enfants et pourquoi les fait-on avec la personne avec laquelle on les fait?

On expédie d'ordinaire le roman de la naissance en quelques formules éculées.

Nous nous aimions.

Nous voulions un enfant.

Nous voulions prolonger notre amour.

Et paf, merveille, nous t'avons eu.

Mais d'où vient le désir impérieux de se reproduire?

De l'avis unanime, c'est une folie. Et pourtant, les humains continuent de faire un enfant, deux, parfois une douzaine. Par amour, par désir, par mimétisme, parce que nous sommes des structures biologiques qui tendent à leur propre conservation, par narcissisme, par lâcheté, par bêtise, par courage.

En enfantant, chaque femme pense être un génie bouleversant et accoucher d'une œuvre déchirante.

Les génies sont rares et tu ne déchireras que mon périnée ou mes entrailles.

Le monde a existé avant toi, il existera après ta mort. Et je crains qu'il n'y ait pas de réponse à cette question: Pourquoi les gens sains d'esprit font-ils des enfants?

D'ailleurs, un enfant, je n'en voulais pas.

Ton père non plus. Mais alors, vraiment pas. Plusieurs fois il m'a répété: « Je préfère me couper un bras plutôt que de recommencer. »

Parce que tu as un frère et une sœur de vingt ans tes aînés.

Non, il ne te voulait pas. Est-ce la raison pour laquelle j'ai autant insisté alors que je pensais ne pas vouloir d'enfant non plus? Te donner l'impression d'être né d'un caprice serait cruel.

Et pourtant.

Ton père et moi nous connaissons depuis deux ans et demi, nous vivons ensemble depuis plus d'un an, c'est peu sur l'échelle d'une vie, beaucoup sur celle d'un amour, a fortiori si l'on considère, comme le veut la doxa, que l'amour dure trois ans. Il nous reste donc six mois de bonheur à vivre et ta naissance sera le tombeau de notre amour.

Aujourd'hui, moi aussi, je m'apprête à aliéner ma liberté et il faudra bien que je te donne une explication un peu moins lénifiante qu'un simple « Papa a mis la petite graine dans le ventre de maman ». Je veux dire, une explication valable.

C'est pourquoi je me lance dans ce petit ouvrage, à la fois anti-manuel de grossesse, précis d'éducation et examen de conscience. Je veux te dire en vrac ce que je sais, d'où tu viens, ce que je te souhaite, ce qu'on tait d'ordinaire. Je veux te donner les armes pour affronter le monde; à défaut, t'expliquer pourquoi et par quel trou noir tu te feras engloutir. Que tu comprennes quelles ont été les circonstances de ta naissance; les conditions de possibilité de ton existence.

Laisse-moi te parler un instant de ceux qui te précèdent, t'expliquer comment deux spécimens atypiques de l'espèce humaine en sont venus à commettre un enfant ... Toi!

CHAPTER 2

Cupidon

# Groucho Marx Je n'oublie jamais un visage, mais pour vous je ferai une exception.

Reprenons les choses depuis le début. Tu dois ton existence à un homme, et pour te parler de toi, je dois te parler de lui.

Jean-Paul. Sans cet homme tu n'existerais pas.

Voici la scène telle qu'elle s'est à peu près déroulée. Ton père est dans son bureau avec lui.

— Écoute-moi bien, c'est la dernière fois que je te parle d'elle ... la dernière!

— Ce n'est pas le moment, vraiment pas ...

— Cette affaire tourne au grotesque. Depuis qu'elle t'a croisé, en haut des escaliers, elle ne mange plus, elle ne dort plus, elle me harcèle de textos, jour et nuit. En un mot, elle se meurt d'amour. Je t'en prie, appelle-la, abrège ses souffrances, déjeune au moins avec elle.

C'est de moi, ta mère, qu'on parle.

— Oh, arrête, que veux-tu que je fasse avec une gamine de vingt ans?

Je n'en avais pas vingt, plutôt trente, mais tu verras que ton père a une conception du temps très approximative.

— Voilà son numéro: appelle-la, vois-la, déçois-la si tel est ton désir, mais fais quelque chose pour elle!

Ton père doit beaucoup à cet homme. C'est grâce à lui qu'il est devenu éditeur. Et bien que leurs personnalités soient aussi dissemblables que le sont les steppes arides de Sibérie des rivages de la Méditerranée, ils s'aiment beaucoup.

— Moi aussi je voudrais qu'on fasse quelque chose pour moi.

— Quoi?

— Un cercueil.

— C'est invraisemblable, l'acharnement que tu mets à faire ton propre malheur! Tu es vraiment juif ... dans le mauvais sens du terme.

Ton père a souri. Force était de constater qu'à l'orée du dernier tiers de son existence, le bonheur avait toujours glissé entre ses doigts. La finalité de ses actions semblait bien plutôt être le malheur. Sa mise en scène, sobre et sans appel, lui convenait.

— Tu as cinquante-cinq ans, tu as du pouvoir et de l'élégance, tu es le plus bel homme de Paris, le meilleur éditeur de Paris, le célibataire le plus coté de Paris ...

— Tu écris un guide touristique?

— Cette fille est folle de toi, tu ne pourrais pas en profiter?

— Tu imagines un peu comme je serais ridicule avec une fillette à mon bras?

— Tu es le type le plus intelligent et le plus bête que je connaisse. Quel curieux mélange tu fais.

Depuis qu'ils se connaissaient, Jean-Paul avait tout fait pour sortir ton père de sa mauvaise fortune. Chaque semaine, il tentait de lui présenter des femmes. De riches héritières, de jeunes mannequins, des sportives de haut niveau, contorsionnistes ou dompteuses de tigres, ton père n'en avait pas trouvé une à son goût. À en croire Jean-Paul, elles étaient toutes folles de lui, guettées par une passion à côté de laquelle les souffrances de la religieuse portugaise n'étaient que du pipi de chat. Il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour tailler avec style un habit de héros romantique à ton père, et faisait entrer dans sa vie une galerie de femmes aussi riches que désespérées.

— Profite de tes atouts! Ça ne durera pas éternellement. Dis-moi que tu l'appelleras.

— Si tu promets de ne plus jamais m'en parler.

— Promis! Un dernier conseil, avant que cette histoire ne commence ...

— Je t'écoute.

Même s'il feignait l'impatience, ton père se délectait. Il ne savait jamais à quelles extravagances Jean-Paul allait se livrer. Il écoutait, le souffle court, attentif aux retournements de situation et aux chutes des histoires de son ami. C'était une des dernières personnes à le faire rire. Un rayon de soleil dans sa journée: l'entrée de Jean-Paul dans son bureau et ses élucubrations. Il était inattendu et tarabiscoté. Drôle à mourir. Écrivain égaré dans ses fictions, il avait fait de sa vie un roman et de ses amis des personnages d'intrigues complexes. Son esprit semblait constamment vagabonder dans un palace décati de la Riviera italienne et ses histoires bruissaient de verres de cristal et de colliers de perles. La peau des femmes était de velours, elles étaient cruelles et menteuses, prostituées ou morphinomanes, esclaves ou comtesses. L'une avait été la maîtresse de Robert Redford quand l'autre était une partouzeuse de génie. Un esprit d'Ancien Régime dans un corps de dandy, la raquette de tennis bronzée en toute saison.

Quelle chance. Quand la plupart des mortels ont des compagnons de route au prosaïsme atterrant, Jean-Paul avait le don d'enchanter la vie par des monologues dont la poésie n'avait plus grand-chose à voir avec le réel. Toute ressemblance entre la vérité et les chroniques qu'en faisait Jean-Paul devenait purement fortuite.

— Le problème, parce qu'il y en aura un, ce n'est pas son âge, non, le problème c'est qu'elle voudra un enfant. Elles en veulent toutes. Au début, bien sûr, elle te dira, Non, moi les enfants, je n'y pense pas, puis, Je n'y avais jamais songé, mais maintenant ... avec toi ... et puis ça devient, Je veux un enfant de toi et ça s'achève en: Si tu ne me fais pas d'enfant, c'est fini. Là c'est pénible, j'en sais quelque chose. Quand elle pleurera, garde bien à l'esprit que ce sont toutes des menteuses. Elles savent ce qu'elles veulent avant même de nous avoir rencontrés. Leur cerveau reptilien manœuvre depuis leur enfance pour les faire accoucher. Esclaves de leur matrice ... Alors là, mon cher ami, j'ai une seule solution pour toi. Tu dois dès à présent, avant même de l'appeler, prendre tes dispositions pour faire congeler ton sperme. Je te donnerai l'adresse du laboratoire, ils te feront des paillettes qu'ils te garderont bien au froid. Et ensuite, vasectomie, sans états d'âme.

— Mais ... Pourquoi faire congeler mon sperme, alors?

— On ne sait jamais. Tu ne vas quand même pas te stériliser tout court! Il faut que tu aies une porte de sortie et qu'elle n'ait aucun moyen de te faire un enfant dans le dos. Quand elle te réclamera une progéniture, tu lui expliqueras que tu ne peux pas, que tu as été victime d'une grave maladie, et tu gagnes du temps. Elles n'ont que ça, du temps, tu peux bien leur en prendre un peu.

Tu vois comme le sujet de ta naissance est arrivé sur le tapis avant même la rencontre de tes parents.

Pendant un instant, ton père avait oublié son existence pour endosser le costume d'un des personnages solaires de Jean-Paul et c'est douloureusement qu'il lui fallut revenir à sa vie de lourdeurs et de contraintes.

Sûr d'une chose. Quelque part, une jeune femme se mourait d'amour pour lui.

Mensonge, tu l'auras deviné. Mais il fallait bien que les flèches trouvent un angle bizarre pour transpercer le cœur de ton père.

CHAPTER 3

En haut des escaliers

# Nietzsche Les mêmes passions ont, chez l'homme et la femme, un rythme différent; de là, entre eux, des malentendus sans fin.

Je dois te raconter à présent comment les choses se sont déroulées, de mon point de vue. En haut des escaliers. C'est là qu'a eu lieu notre première rencontre.

Il y a quelques années, je cherchais à faire publier le premier manuscrit que j'avais écrit et je l'ai envoyé à la maison d'édition que ton père dirige. Je n'étais personne, je ne connaissais personne. Jean-Paul a lu mon manuscrit, il l'a aimé, il m'a convoquée au siège de la maison d'édition avant que mon texte ne passe en comité de lecture. Ce jour-là, je m'y suis donc rendue, tremblante, et j'ai monté les marches. En haut des escaliers se tenait ton père, le patron, le type chic et inapprochable. Il a fondu sur moi et m'a gentiment serré la main. Ensuite, j'ai continué mon chemin jusqu'au bureau de Jean-Paul.

Trente secondes d'échanges de politesses et de sourires.

C'est bien trop plat, tu l'admettras toi aussi, et Jean-Paul n'allait pas laisser le réel l'emporter sur la dentelle de fiction qu'il avait bien l'intention de broder.

Mon manuscrit a été refusé.

Ton père a dit, en comité de lecture, l'après-midi de cette rencontre au sommet des escaliers:

— Qui a écrit ce manuscrit dont vous me vantez les mérites? La jeune femme que j'ai croisée tout à l'heure?

— En chair et en os.

— Ah non les enfants, soyez raisonnables, on n'est pas une agence de mannequins!

Voilà donc la triste vérité: banalité, suivie de grossièreté. On n'était vraiment pas partis pour la grande histoire d'amour.

Et pourtant ...

Jean-Paul décroche son téléphone et me dit:

— S'il a refusé votre manuscrit sans l'avoir lu, c'est qu'en réalité ... il est tombé follement amoureux de vous. Love at first sight, dans les escaliers. Il est amoureux et, en parfait masochiste, il se punit. C'est un homme exceptionnel ... mais bizarrement constitué. Pas vraiment fait pour le bonheur. Mais nous allons changer ça! Ensemble!

Je n'y croyais pas un instant, mais je m'amusais beaucoup. Pendant des mois, Jean-Paul m'a écrit pour se faire le relais de l'amour imaginaire que ton père était supposé ressentir pour moi.

— Je lui ai donné vos coordonnées. Il va vous écrire. À vous deux d'être intelligents à présent.

Après quelques semaines:

— Quoi? Il ne vous a pas écrit?

— Non, rien ...

— Comptez sur moi. Je vais faire tomber sur vous une pluie de bonheur. Vous serez la personne la plus comblée au monde. Vous verrez ... Vous serez si heureuse que le jour où vous mourrez, c'est à moi que vous penserez, toute cette joie que vous me devrez, c'est ce qu'il restera le jour du jugement dernier.

Je voue depuis ces premiers mois une affection sans limites à Jean-Paul. Même si je ne croyais pas à ce bonheur qu'il me promettait, je lui étais reconnaissante de me faire autant rire.

Ce que je n'imaginais pas, c'est que, concomitamment, il servait à ton père, heure après heure, semaine après semaine, la même fable symétrique, pour le convaincre de m'inviter à déjeuner.

Ce que ton père, fraîchement séparé d'une femme, a fini par faire ...

CHAPTER 4

En double-aveugle

# Groucho Marx J'ai passé une excellente soirée ... mais ce n'était pas celle-ci.

Ton cher papa n'attendait rien de ce déjeuner, si ce n'est être déçu, ennuyé, de perdre son temps, lui qui en avait si peu. Et puis, il avait honte. Honte de se dédoubler, de se voir aux côtés d'une jeune femme, d'être aussi ridicule que tous ces types cherchant désespérément un moyen de ne pas vieillir.

Quand il m'a vue arriver, tout lui a déplu en moi. Ma jeunesse, ma peau, mes mains. Mais ton père est, sous ses airs de faux cul intergalactique, un séducteur patenté.

— J'ai deux heures pour vous décevoir.

— Me décevoir?

Je ne compris pas. J'ignorais ce que lui avait raconté Jean-Paul. Lui pensait, avec l'évidence de sa fatuité, que je l'aimais. Je n'imaginais pas qu'il était fou de moi, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi brutal.

J'étais terrorisée, j'avais les mains moites, je n'arrivais pas à articuler un mot. Il parlait beaucoup, vite, me posait des questions.

Et deux combats s'engageaient dans nos cerveaux respectifs.

Un homme comme lui et une fille comme moi.

Il pensait: Un homme comme moi, vieux, divorcé, élevant seul ses enfants. Une fille comme elle, jeune, belle, sûre de ses moyens, riche, descendante d'une lignée de sultans perses.

Je pensais: Un homme comme lui, un puissant, un héritier. Une fille comme moi, une souillon, une à côté de la plaque, une pauvre, une sans atouts.

Nous ne nous sommes pas plu. Pas du tout. Je l'ai trouvé misogyne, imbu de lui-même. Lui m'a trouvée poseuse, une gamine qui le regardait comme un faon pris dans les phares, une capricieuse, une Jewish princess, réservée et sûre d'elle, lui offrant un pot-pourri d'attitudes indéchiffrables, le laissant sur une certitude: il était trop vieux pour moi. Nous n'avions rien à faire ensemble.

Nous n'aurions jamais dû nous revoir.

Mais une fois encore, les talents d'acrobate de Jean-Paul tombèrent à pic.

— Alors?

— Elle est vraiment trop jeune pour moi, ça n'a pas de sens.

— Mais elle t'a plu?

— Trop belle, trop jeune, je te dis, timide, les mains moites, non, pas possible.

— Je te dis qu'elle t'aime. Elle est orgueilleuse, jamais elle ne te l'avouera.

— Je n'ai plus l'âge pour ces vaudevilles. Je suis fatigué.

Aussitôt, Jean-Paul m'écrivit un texto:

Si vous le voulez, il est à vous.

(Continues…)



Excerpted from "Traité De Savoir-Rire À L'usage Des Embryons"
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