Salomé et les femmes de parole - Trouver sa place

Salomé et les femmes de parole - Trouver sa place

by Nathalie Charles
Salomé et les femmes de parole - Trouver sa place

Salomé et les femmes de parole - Trouver sa place

by Nathalie Charles

eBook

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Overview

Salomé entre en 6e, dans un tout nouveau collège. Rêveuse, amoureuse des mots grâce à sa mère traductrice, inventrice d’interviews imaginaires, elle est qualifiée d’« intello » par certains. Timide, elle sait réagir face à l’injustice. Sa grande rivale en classe  est Capucine, déléguée et initiatrice de rumeurs. Bientôt, Salomé relève un défi : proposer un nom pour le collège. À cette fin, elle doit être parrainée par un professeur et faire un exposé devant ses pairs pour les convaincre de voter en sa faveur. Capucine se lance aussi dans ce défi. Quelle personne célèbre va choisir  Salomé ? Dans ce collège, parmi tous ses camarades, saura-t-elle trouver sa place ?
 

Product Details

ISBN-13: 9782700261295
Publisher: Rageot Editeur
Publication date: 05/09/2019
Series: Grand Format
Sold by: Hachette Digital, Inc.
Format: eBook
File size: 1 MB
Age Range: 8 - 10 Years
Language: French

About the Author

Nathalie Charles vit à Paris et enseigne le français. Elle a notamment écrit chez Rageot Une rentrée pas comme les autres, Ma première soirée pyjama, Ma première fête surprise et Mon premier week-end sans parents.
 

Read an Excerpt

CHAPTER 1

ENTRER DANS UNE NOUVELLE VIE

– Bonjour, ici Salomé pour l'émission Nouvelle maison pour nouvelle vie. Bienvenue au 34 rue des Bruyères! Aujourd'hui, nous faisons découvrir à Emma Rodriguez la maison de la famille Lortal qui vient de s'installer dans le quartier de la Vallée.

Emma, ma copine extra, à qui je viens d'ouvrir la porte, éclate de rire.

– À quoi tu joues avec cette brosse à cheveux, Salomé?

– Quelle brosse à cheveux? Tu ne vois pas que c'est un micro? je plaisante. Je suis en train d'imaginer un programme télé. Allez, entre!

Jusqu'à présent, Emma et moi, on ne se voyait qu'à l'école. Mais depuis cet été, tout a changé. Je viens d'emménager à deux rues de chez elle. On est voisines et on pourra aller ensemble au collège. Je suis trop contente de lui montrer ma nouvelle maison.

– Prête pour la visite?

Elle acquiesce en souriant. Je prends le ton d'un agent immobilier.

– Voici le salon. Grande pièce lumineuse, agréable pour se détendre et même pour travailler avec son coin bureau-ordinateur.

– Ça sent encore la peinture, lance Emma en fronçant le nez.

– Les travaux ne sont terminés que depuis deux jours. Félix devait aider les parents, mais cette andouille s'est cassé le poignet en tombant d'hoverboard le mois dernier. Il y a eu du retard.

Félix, c'est mon grand frère. Il va entrer en seconde à Gustave-Eiffel, un lycée privé. Mes parents pensent qu'un lycée privé a de bonnes techniques pour obliger les grosses flemmes comme lui à travailler et que ça vaut le coup de payer cher. Moi, j'estime qu'ils jetteront l'argent par les fenêtres, mais il paraît que ça ne me regarde pas.

Emma explore la cuisine et se plante devant la porte-fenêtre ouverte.

– Trop chouette. Il est trop bien, ton jardin! s'exclame-t-elle.

Avec Emma, il n'y a jamais trop de « trop ». Elle adore ce mot.

– On le partage avec Mamilu qui habite juste en face. C'est surtout elle qui s'en occupe.

Mamilu, raccourci de mamie Lucie, est la mère de mon père. Avant je lui rendais visite une fois par semaine. Maintenant, j'ai juste la pelouse à traverser pour sonner chez elle quand je veux.

– C'est un bon déménagement, alors. Il n'y a que des avantages!

Emma est une spécialiste. Son père et sa mère sont séparés et elle est en résidence alternée. Elle change de maison chaque semaine. Elle a presque tout en double pour se simplifier la vie. Moi, ça me la compliquerait beaucoup. Je détesterais que ça m'arrive.

– Je te montre ma chambre?

Nous grimpons au premier. On passe devant la tanière de Félix, on longe le futur dressing qui est pour le moment rempli de cartons et ... – Bienvenue dans mon palace, j'annonce en poussant la porte.

Emma embrasse du regard les murs couleur vanille, le parquet ancien qui grince un peu, le placard niché dans le mur, mon nouveau bureau, mon pouf Simpson, la cage de Biscotte, ma cochonnette d'Inde.

– Tu as trop de chance! s'exclame-t-elle. Moi j'ai deux chambres, mais elles sont plus petites que la tienne.

Nous nous penchons à la fenêtre. Par cette chaleur, la rue des Bruyères semble endormie. Quelques clients sortent au compte-gouttes de l'épicerie. Un vrombissement secoue la torpeur. Une moto se gare devant le magasin. Le passager en descend, ôte son casque et, après avoir secoué sa tignasse frisée, le tend au conducteur. Ce dernier lui adresse un petit signe avant de redémarrer.

– Voilà Dragon Man, je murmure.

– Tu le connais? demande Emma, intriguée.

– Non, mais je l'ai croisé plusieurs fois à la boulangerie. Il porte toujours des tee-shirts ornés de dragons, d'où le surnom que je lui ai donné.

– Original, son look ...

Je sors Biscotte de sa cage pour la laisser gambader et nous allons nous asseoir sur mon lit.

– Regarde ce que papa m'a acheté pour mon entrée en sixième!

Emma brandit un téléphone portable flambant neuf. Moi aussi j'en ai un, mais c'est un ancien téléphone de maman.

– Les trémas étaient jalouses comme des poux, poursuit-elle. Il a fallu leur expliquer qu'elles devraient attendre d'être plus grandes pour en obtenir un.

Les trémas, c'est le surnom qu'on a donné aux deux petites sœurs d'Emma. Elles ont sept ans et sont jumelles, comme les deux points sur le ï qui figurent dans leur prénom, Anaïs et Aloïse.

– Du coup, elles veulent sauter des classes pour arriver le plus vite possible en sixième. Elles sont surexcitées à l'idée de la rentrée.

Emma jette comme une poignée de points de suspension avant de reprendre:

– Tu as peur pour le collège?

À n'importe qui d'autre, je répondrais: « Pas du tout, j'ai même hâte, ça va être super! ». Mais à une amie, on dit la vérité vraie.

– Quand j'y pense, j'ai l'impression qu'un mille-pattes piétine mon estomac et ça me donne mal au cœur.

– Moi, ça me picote dans le creux des mains comme si j'avais des fourmis dans les paumes, renchérit Emma.

Nous nous serrons très fort dans un gros câlin réconfortant et nous nous amusons à pousser des lamentations comiques. Ce n'est pas parce qu'on a la trouille qu'on n'a pas le droit d'en rire!

Une rentrée en sixième, c'est déjà un grand moment. Mais notre rentrée à nous, c'est du jamais vu. De l'exceptionnel. D'abord, notre collège est tout neuf. C'est sa première rentrée scolaire. Ensuite, il n'a pas de nom. Sur les papiers, c'est écrit Collège voie D10, comme un code.

– On va redevenir les plus petites, grimace Emma. Trop bizarre. Comme des CP.

Comme des CP? J'ai un coup au cœur. Je garde un souvenir horrible de cette année-là. J'avais peur tout le temps, j'étais perdue. J'ai même loupé la rentrée car j'ai été malade toute la nuit à cause de l'angoisse. J'ai souvent des indigestions de stress. Quant à être les plus petites ... Emma vient d'appuyer sur le bouton « Complexée par ma taille de minus ». Je n'ai pas l'impression d'avoir pris beaucoup de centimètres depuis mes six ans.

– J'espère qu'on sera dans la même classe, je murmure. On se serrera les coudes.

– Déjà, on fera la route ensemble. À propos, ma mère tient absolument à m'accompagner demain avant de conduire mes sœurs à l'école. C'est la honte!

– Pas du tout. La mienne aussi va venir, comme à chaque rentrée. Moi, j'aime bien!

Une voix retentit au rez-de-chaussée.

– Coucou, il y a quelqu'un?

En parlant de ma mère, la voilà qui vient de rentrer.

– On est dans ma chambre, je lance.

– Descendez, il y a des gâteaux! Des gâteaux de chez madame Bardin!

Maman n'est pas très douée en pâtisserie. Alors, plutôt que d'infliger des desserts ratés à la famille, elle préfère se fournir chez les professionnels ou chez ma grand-mère. Car Mamilu est la reine du sucré.

Nous nous hâtons de la rejoindre. Tout en rangeant quelques courses, ma mère discute avec Emma des avantages de notre nouvelle maison.

– Le cabinet médical de Bruno est à deux rues, conclut-elle. C'est très pratique.

Bruno, mon père, est orthophoniste. Il soigne les gens qui ont des problèmes pour lire, pour écrire, pour parler. Enfants comme adultes. Un miaulement nous interrompt. C'est notre chat, Tiramisu, qui revient du jardin, attiré par les tartelettes.

– Trop mignon, s'extasie Emma en le caressant.

– On parlait de demain, j'explique. La mère d'Emma l'accompagne, elle aussi.

Maman esquisse une moue de déception.

– Oh, je suis désolée ma puce, je ne serai pas disponible. Un rendez-vous professionnel vient de me tomber dessus.

Je fronce les sourcils, désappointée.

– Professionnel? Mais tu travailles à la maison, d'habitude!

Ma mère est traductrice scientifique et sa spécialité, c'est la protection de l'environnement. Elle traduit de l'anglais au français des articles sur le réchauffement climatique et ses conséquences dramatiques. Quand elle nous en parle, j'ai envie d'agir pour améliorer la situation le plus vite possible. Félix, lui, rétorque que dans ces conditions, ça ne sert à rien de perdre son temps à étudier, qu'il faut profiter de la vie avant de mourir asphyxié ou noyé ou affamé, ce qui a le don de faire grimper le thermomètre colérique de mon père.

– Certaines choses sont en train de changer à mon travail. Mais papa ira avec toi.

Papa, je l'adore, seulement j'ai fait toutes mes rentrées avec maman. C'est trop bizarre qu'on rate celle-ci! C'est comme une chaîne qui se casse. Et puis papa est tellement stressé qu'il va me contaminer, c'est sûr. Quand on arrivera au collège, je serai imbibée d'angoisse.

– On n'a qu'à se retrouver devant la boulangerie et y aller ensemble, propose Emma. Ce sera amusant.

Et surtout, ça nous permettra de nous détendre en bavardant toutes les deux pendant que les adultes se crisperont à discuter de notre sixième.

CHAPTER 2

VIVRE UNE VEILLÉE D'ARMES

– Voilà, c'est le grand soir! La veillée d'armes juste avant la bataille de l'entrée en sixième et de l'entrée en seconde. L'essentiel est de garder son sang-froid.

Ce n'est pas Napoléon qui parle. C'est papa, en plein dîner. J'essaie de l'imaginer avec un bicorne, une main dans son gilet blanc. Mais l'uniforme serait trop petit pour lui. C'est plus facile de se le représenter avec son maillot de rugby, quand il part s'entraîner avec ses copains le dimanche.

– Tu exagères, Bruno, objecte maman en souriant. La rentrée, ce n'est pas la guerre.

– Ça dépend, murmure Félix. Avec certains profs, si!

Je me figure aussitôt ma grande asperge de frère vêtu d'un treillis. Il rampe dans la boue des cours pour échapper au bombardement des contrôles. Il court à toute vitesse pour esquiver le tir des interros. Entre les études et lui, ce n'est pas le grand amour.

– De toute façon, la guerre c'est débile, conclut-il. Moi, je suis un pacifiste.

– Pacifiste? Qu'est-ce que c'est?

– Quelqu'un qui milite pour la paix. Ou contre la guerre, si tu préfères, madame-je-ne-sais-pas-tout.

Piquée au vif, je rétorque:

– Mais pour s'opposer à la guerre, il ne faut pas se battre? Faire la guerre à la guerre, ça reste la guerre!

– Tu oublies un point essentiel: la nonviolence, triomphe Félix. Le pur enseignement de Gandhi! Juste s'asseoir pour résister et protester. C'est très efficace.

Gandhi, c'est le monsieur indien à lunettes dont le poster est scotché au-dessus du bureau de Félix. Depuis quelque temps, mon frère ne jure que par lui.

– S'asseoir? C'est tout? je demande, perplexe.

– Ben oui. Et ne pas bouger, même quand les forces de l'ordre viennent te déloger. Du coup les policiers sont obligés de te tirer par les bras ou par les jambes pour te déplacer.

Je comprends: la flemme de mon frère est en réalité une révolte non violente contre le travail scolaire. Voilà pourquoi au collège il ne faisait rien d'autre que s'asseoir en cours!

– Bravo pour ta culture, Félix, intervient papa. Cela annonce une année prometteuse. Le signe de tes bonnes résolutions, sans doute ...

– Arrête, papa, tu me stresses!

– La classe de seconde représente un grand tournant, explique maman. Il ne faudra pas hésiter à nous demander de l'aide, Félix. Pareil pour toi, Salomé. Beaucoup de choses vont changer par rapport au CM2.

– Je suis content de t'accompagner demain, ma puce, dit papa. Tu as prévenu ta copine que nous irions au collège de notre côté?

Je hoche la tête, maussade. Ça oui, j'ai prévenu Emma. Je lui ai raconté que mon père « voulait partager cette rentrée avec moi », que « ce serait notre moment à tous les deux ». Quand il se lance dans ce genre de phrases, j'ai l'impression d'entendre des violons. Emma trouve que c'est « trop mimi ». Moi, ça me met mal à l'aise.

– Nous partirons de la maison à 8 h 30. Ta rentrée est à 9 heures, ça nous laisse le temps de faire le trajet tranquillement. J'aurai peut-être l'occasion ensuite de glisser un mot à tes professeurs.

Les violons viennent de produire un couac. Je proteste.

– Mais papa, on ne discute pas avec les profs le jour de la rentrée! Et puis, de quoi tu veux leur parler?

Félix serre une main imaginaire au-dessus du plat de frites et prend une grosse voix:

– Bonjour, madame, je suis Bruno Lortal, le père de Salomé. Vous n'avez pas son dossier scolaire en tête, mais ma fille est très intelligente. Si elle vous semble inattentive en classe, c'est qu'elle s'ennuie et que vous n'allez pas assez vite à son goût. Si, si, je vous assure, elle a passé des tests. D'ailleurs, elle a un an d'avance. C'est une surdouée.

Je lui décoche un violent coup de pied sous la table. Les répliques fusent en même temps. – Félix, ça suffit, ce n'est absolument pas mon genre de parler ainsi!

– Mon grand, toi aussi tu es très intelligent!

– Sauf que toi, tu es très intelligent avec un an de retard.

Je reconnais que ma remarque est méchante, mais quand mon frère ironise sur mes excellents résultats scolaires, je me transforme en marmite d'eau bouillante. Ce n'est pas ma faute si je comprends tout rapidement. Ce n'est pas ma faute si je savais lire avant d'entrer au CP.

Surtout que jamais je ne m'en vante.

Félix se rend.

– Pardon, pardon! J'espère que tout se passera bien pour toi, Salomé. Au collège, les bons élèves ont parfois la vie dure.

– N'importe quoi, je siffle.

– Stop! s'exclame maman. Que ceux qui veulent de la glace lèvent le doigt. Et toi, Bruno, jure de ne pas adresser la parole aux professeurs de Salomé demain.

Papa, solennel, tend la main droite au-dessus de la glace chocolat beurre salé et déclare: – Je le jure, votre Honneur!

Fin du conflit. Ce n'est pas traductrice, mais diplomate qu'elle devrait faire comme métier, maman.

Je viens de me coucher. Mes parents m'ont souhaité bonne nuit sans évoquer la rentrée. Ouf! Soudain, on toque à ma porte. C'était trop beau! Je suis sûre que mon père n'a pas pu résister à l'envie d'une dernière recommandation.

– Oui?

La tête de mon frère apparaît dans l'embrasure.

– Tu dors?

– C'est de l'humour ou juste une question débile?

Félix glousse, entre et se laisse tomber sur mon lit.

– Désolé pour tout à l'heure. Je n'ai pas été très cool.

– Les parents t'obligent à t'excuser?

– Non. J'ai réalisé que j'étais idiot de t'effrayer la veille de la rentrée. Tu vois, je ne suis pas aussi débile que tu le crois.

Je me redresse dans mon lit, un oreiller entre les bras, et j'éclate de rire.

– M'effrayer? Au sujet des bons élèves qui ont la vie dure au collège? Je n'ai pas eu peur! Tu as dit ça pour m'impressionner!

Il se mord les lèvres.

– Au collège, les choses sont différentes. Si jamais on t'embête, dis-le-moi, Salomé. Je m'en occuperai sérieusement.

Je n'en reviens pas! Il ne m'a jamais parlé ainsi. Je dissimule mon trouble par une moquerie.

– Je croyais que tu étais pacifiste ... – À 95 %, oui.

J'imagine Félix en super héros, avec un teeshirt Super Félix. C'est trop mimi!

– Moi aussi, je m'excuse pour t'avoir balancé à la figure ton année de retard.

– Même pas mal.

– Tu m'expliqueras un jour pourquoi tu n'as rien fichu au collège au point de redoubler, alors que tu es intelligent?

– On verra.

Et selon son habitude, quand une de mes questions l'embarrasse, mon frère s'en tire par des chatouilles.

– Arrête! je crie en me tortillant.

– Dors bien, ma vieille. Et bon courage pour supporter le stress de papa demain.

Avant qu'il ne franchisse le seuil de la porte, je le retiens.

– Félix? Je viens d'inventer une devinette. Qu'est-ce qui est pire que la rentrée?

Un large sourire éclaire son visage.

– Réponse hyper facile: la veille de la rentrée. J'en ai plus que toi au compteur, je sais de quoi je parle! ajoute-t-il avec un clin d'œil.

J'aime bien quand Félix se transforme en vieux sage, un peu comme s'il était Gandhi.

Je me roule en boule sous la couette et je songe à ce qu'il m'a dit. Le mille-pattes s'agite dans mon ventre. Je me demande si les fourmis d'Emma ont aussi la bougeotte.

CHAPTER 3

FUIR DANS LES RÊVES

22 h 10

« Vous êtes sur Canal Rêve, la chaîne aux bonnes ondes. Le collège de la voie D10, récemment construit, s'est effondré comme un château de cartes pendant la nuit. Heureusement, personne n'a été blessé. Les matériaux utilisés n'étaient pas de bonne qualité et de grosses fissures ont fragilisé le bâtiment. La rentrée est reportée. Pour le moment, les collégiens doivent rester chez eux. »

23 heures

« Canal Rêve, en direct du nouveau collège de la voie D10. Nous venons d'apprendre que la Principale a été enlevée. Des individus cagoulés se sont introduits chez elle ce soir, l'ont tirée de son lit et l'ont transportée dans une grosse voiture noire. L'enlèvement a été revendiqué par le Front de Libération des Jeunes. Pour le moment, le ministère a annulé la rentrée dans cet établissement. »

(Continues…)


Excerpted from "Salomé et les femmes de parole"
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