Éliott et la bibliothèque fabuleuse
Pour échapper à la terrible Charlie de l’école, Éliott se cache à la bibliothèque. Il ouvre un bon livre et s’endort  ! À son réveil, la bibliothèque s’est métamorphosée. Une organisation secrète, l’armée des rats mécaniques, pousse des chariots de livres malades dans les travées sous les ordres d’un chat autoritaire. Mais le voilà accusé d’espionnage  ! Pour ne pas voir sa mémoire effacée, il accepte d’effectuer des missions aussi dangereuses que palpitantes  : archiver le Capharnaüm, sauver des personnages abandonnés par leurs auteurs, chasser le Gloutomot…
1131296362
Éliott et la bibliothèque fabuleuse
Pour échapper à la terrible Charlie de l’école, Éliott se cache à la bibliothèque. Il ouvre un bon livre et s’endort  ! À son réveil, la bibliothèque s’est métamorphosée. Une organisation secrète, l’armée des rats mécaniques, pousse des chariots de livres malades dans les travées sous les ordres d’un chat autoritaire. Mais le voilà accusé d’espionnage  ! Pour ne pas voir sa mémoire effacée, il accepte d’effectuer des missions aussi dangereuses que palpitantes  : archiver le Capharnaüm, sauver des personnages abandonnés par leurs auteurs, chasser le Gloutomot…
10.99 In Stock
Éliott et la bibliothèque fabuleuse

Éliott et la bibliothèque fabuleuse

by Pascaline Nolot
Éliott et la bibliothèque fabuleuse

Éliott et la bibliothèque fabuleuse

by Pascaline Nolot

eBook

$10.99 

Available on Compatible NOOK devices, the free NOOK App and in My Digital Library.
WANT A NOOK?  Explore Now

Related collections and offers


Overview

Pour échapper à la terrible Charlie de l’école, Éliott se cache à la bibliothèque. Il ouvre un bon livre et s’endort  ! À son réveil, la bibliothèque s’est métamorphosée. Une organisation secrète, l’armée des rats mécaniques, pousse des chariots de livres malades dans les travées sous les ordres d’un chat autoritaire. Mais le voilà accusé d’espionnage  ! Pour ne pas voir sa mémoire effacée, il accepte d’effectuer des missions aussi dangereuses que palpitantes  : archiver le Capharnaüm, sauver des personnages abandonnés par leurs auteurs, chasser le Gloutomot…

Product Details

ISBN-13: 9782700261264
Publisher: Rageot Editeur
Publication date: 04/24/2019
Series: Grand Format
Sold by: Hachette Digital, Inc.
Format: eBook
File size: 2 MB
Age Range: 10 - 12 Years
Language: French

About the Author

Pascaline Nolot est née en 1983. Enfant, elle dévorait à la bibliothèque municipale tous les romans qui lui tombaient sous la main. Rêveuse et timide, elle a été amenée par là à découvrir le pouvoir magique de l’écriture… Aujourd’hui, elle adore raconter des histoires aux jeunes lecteurs comme aux plus grands. Elle est l’autrice d’une dizaine de nouvelles (fantastique, science-fiction, steampunk, fantasy, contemporain) ainsi que de plusieurs romans jeunesse au Chat noir. Depuis 2008, elle vit à Lille, dans un appartement où s’entassent les piles de romans et où débordent les bibliothèques fabuleuses.
 

Read an Excerpt

CHAPTER 1

TRAQUÉ

La cloche avait sonné, c'était l'heure du goûter, le soleil brillait et les oiseaux chantaient. Bref, la fin d'après-midi s'annonçait belle ... excepté pour Éliott.

Son cartable tressautant sur ses épaules, le jeune garçon de dix ans courait à perdre haleine. Il avait une bonne raison : un monstre le poursuivait. La créature sans pitié lancée à ses trousses n'était pas un animal, ni un kidnappeur, ni même un cannibale affamé en quête de chair tendre. Non, c'était bien pire : il s'agissait de l'infâme, de l'horrible, de l'atroce Charlie Charlebois.

Charlie fréquentait la même école qu'Éliott.

Charlie était dans la même classe qu'Éliott.

Et Charlie s'acharnait, avec une réussite certaine, à transformer l'année scolaire de son prétendu camarade en véritable enfer.

Éliott savait d'expérience que s'il était rattrapé, quelque chose de mauvais lui arriverait : il serait poussé, bousculé, moqué pour ses lunettes et ses cheveux frisés. On pouvait reprocher beaucoup de choses à Charlie – ÉNORMÉMENT de choses –, mais sûrement pas de manquer de créativité dans la méchanceté. En réalité, Charlie ne se trouvait jamais à court d'idées ignobles, comme mettre de la colle dans le cou d'Éliott ou jeter son livre dans la cuvette des toilettes. Le garçon en fuite n'éprouvait aucune envie de subir pour la énième fois ce genre de « farce » ...

Il accéléra l'allure, tourna sur sa gauche, courut à fond de train jusqu'au bout de la rue, dévala trois marches en pierre et poussa la porte d'un grand bâtiment à la façade rose et verte. Ouf ! Sauvé ! C'était ce qu'il espérait, en tout cas. Il se sentait plus en sécurité ici, dans ce territoire qu'il connaissait comme sa poche : la bibliothèque. Familier des moindres recoins du lieu depuis son plus jeune âge (ses parents l'y avaient inscrit alors qu'il n'avait que six mois), il avait un avantage sur l'adversaire !

À pas de velours, sans se faire repérer par le bibliothécaire occupé derrière son comptoir, il se faufila entre les hautes étagères de livres. Après avoir zigzagué parmi les rayonnages, il se glissa sans bruit à l'intérieur d'une salle minuscule. Celle-ci abritait une multitude de coussins colorés, que les employés sortaient et disposaient par terre chaque samedi dans le coin jeunesse, pour l'heure des histoires lues à haute voix. Mais d'ici la fin de la semaine, les carrés moelleux resteraient rangés là. En principe, personne ne le découvrirait dans cette cachette, surtout pas l'abominable Charlie. Pour s'en assurer tout à fait, il se hissa sur la pointe des pieds et jeta un œil discret par la fenêtre entrouverte.

– Youhou, Éééééliooooott ? T'es oùùù ?

– On voulait se balader avec toi, c'est pas gentil d'être parti sans nous !

Dehors, Illio et Nico (deux brutes épaisses qu'Éliott surnommait secrètement Idiot et Nigaud) ricanaient en chœur sans l'apercevoir. Jumeaux et inséparables, ils obéissaient en duo aux ordres de Charlie. Possédant une intelligence très limitée, ils adoraient taper. Tandis qu'ils gloussaient comme des dindons, une fille arriva à son tour dans la rue. Avec son teint de pêche, ses cils allongés et ses longues boucles brunes ornées d'un ruban argenté, elle ressemblait à l'une de ces délicates poupées de porcelaine que la mamie d'Éliott collectionnait. Elle fonça droit sur les jumeaux.

– Vous avez perdu sa trace ?

Embarrassés, ils cessèrent de rire aussitôt.

– Bah ... il est rapide.

– Il est rapide ? C'est ça, votre excuse ? s'exaspéra-telle. Il est TOUT SEUL. Vous êtes DEUX. Ça ne vous est pas venu à l'idée de partir chacun d'un côté pour multiplier vos chances de l'attraper ?

Ils la fixèrent, bouche bée. Elle se mit à hurler :

– Quels crétins ! Vous ne pensez jamais à rien ! Je ne pouvais quand même pas le poursuivre et risquer d'abîmer mes jolies chaussures vernies : elles sont neuves. VOUS AVEZ TOUT GÂCHÉ !

Sur ce, elle tourna les talons sans leur laisser le temps de répliquer, lançant au passage un regard soupçonneux au bâtiment rose et vert.

Éliott s'écarta en toute hâte de la fenêtre. Il jugea plus sage de ne pas sortir tout de suite de son abri, au cas où sa pire ennemie ne serait pas vraiment partie. Car oui, Charlie, le cerveau de la troupe, la cause de tous ses tourments, était une fille ... en apparence. Éliott, lui, savait que sous son allure angélique, elle n'avait rien d'humain. Seulement, qui le croirait ?

Épuisé par la course-poursuite, il se laissa glisser au milieu des coussins. Il tira de la poche de son blouson un sachet de Caribo à la fraise, ses bonbons préférés, et entreprit de les dévorer un à un pour récupérer des forces. Cependant, réconforté par le sucre des friandises et vaincu par la fatigue, il ne tarda pas à s'endormir. Profondément assoupi, il n'entendit pas que l'on annonçait l'heure de la fermeture. Il ne vit pas non plus la porte de son refuge qui se rouvrait, cédant le passage à un intrus ...

CHAPTER 2

UN CHAT ET BEAUCOUP TROP DE RATS

Éliott se réveilla en sursaut, tiré de ses rêves par un mauvais pressentiment. Il se frotta les yeux avant de consulter sa montre. Catastrophe : 19 h 10 ! Il pensa immédiatement à ses parents. M. et Mme Tartignol (oui, dans la famille d'Éliott, on se nommait Tartignol de génération en génération, et cela ne l'aidait pas vraiment à se faire respecter à l'école ...), M. et Mme Tartignol, donc, étaient gentils mais n'appréciaient pas les manquements aux règles et aux horaires. Ils allaient le sermonner pour son retard. Et le punir, probablement.

Pire, Éliott ne percevait plus un seul bruit autour de lui, pas le moindre froissement de pages ou chuchotis. Cela signifiait que la bibliothèque avait fermé et qu'il y était prisonnier !

Il eut soudain la sensation étrange d'être épié. Alerté, il scruta les coussins. Allongé dessus tel un pacha, un magnifique chat noir, avec un nœud papillon autour du cou et une tache blanche en forme d'étoile sur un œil, l'observait. Dès qu'il se rendit compte de la présence du félin, Éliott oublia ses soucis. En effet, plus encore que les Caribo fraise, le garçon adorait les animaux.

– Comment tu t'appelles, mon beau ? interrogea-t-il en tendant la main pour caresser son nouveau compagnon à quatre pattes.

C'est alors que celui-ci s'écarta d'un saut vif ... et se mit à parler.

Maaaow ! Alerte intrusion ! Code 10-24 ! Je répète : ennemi sur place ! Renforts demandés !

À bien y regarder, il semblait y avoir une sorte de micro au centre de son nœud papillon. Un chat qui s'exprimait dans un micro ... Éliott se demanda s'il était éveillé, finalement ! Hélas, il n'eut pas l'occasion de réfléchir à la question : la porte du réduit s'entrebâilla, et une colonie de rats entra. Rapides, ils étaient dotés d'un corps en métal étincelant, gris avec des reflets d'argent, et se déplaçaient par centaines. C'était des rats mécaniques, des espèces d'automates animés. Eux aussi parlaient, annonçant en boucle d'une voix suraiguë :

– Vous êtes en état d'arrestation ! Vous êtes en état d'arrestation ! Vous êtes en état d'arrestation !

Éliott ne voulait pas y croire : il devait s'agir d'un cauchemar. Il se dépêcha de se relever et se pinça le bras très fort. Sans effet. À part la douleur sur sa peau ... Non, en fait, celle-ci n'était pas due qu'à son geste : les rats mécaniques lui grimpaient dessus, griffant son corps en l'escaladant. Avant qu'il ait pu réagir, il se retrouva les poignets liés, rattachés à une longue corde que tiraient au sol les rongeurs artificiels. Leur nombre leur donnait une force impressionnante et il ne parvint pas à résister. Ils l'entraînèrent donc à leur suite, le promenant en laisse à travers la bibliothèque. Arrivés au bout d'un couloir que leur jeune captif ne se rappelait pas connaître, ils s'arrêtèrent devant un placard à balais grand ouvert. Sans ménagement, ils poussèrent Éliott à l'intérieur. Celui-ci réussit enfin à protester.

– Relâchez-moi ! Je n'ai rien fait de mal !

Le chat noir à l'étoile blanche, qui avait suivi le mouvement tout en dirigeant les opérations, répliqua d'un ton railleur :

– Tss-tss, c'est un peu tard pour affirmer cela, petit homme ! Je te guettais afin de te surprendre en flagrant délit. Tu t'es montré assez rusé pour ne pas tomber dans le piège, c'est tout ...

– Mais c'est vrai ! Je ne sais même pas de quoi vous m'accusez ! Je suis innocent !

Le félin ne prit pas la peine de répondre. Pénétrant en partie dans le placard, il s'avança au niveau des pieds du garçon et trancha la corde d'un coup de griffe, laissant un long bout pendouiller de ses poignets. Éliott reprit espoir.

– Vous me libérez, alors ? Vous me croyez ?

D'un bond agile, le chat recula. Puis il susurra :

– Ce que tu viens de me dire sur ton innocence, vois-tu, c'est exactement ce qu'aurait prétendu un coupable.

Il poursuivit sur un ton normal : – En conséquence, je te place en détention provisoire.

Les portes du placard se refermèrent brusquement, plongeant Éliott dans le noir. Lorsqu'un bruit de clé se fit entendre, il comprit qu'il n'avait aucune chance de s'échapper. En proie à la panique, il s'égosilla :

– ATTENDEZ ! Je vais rester là-dedans longtemps ? C'est quoi, la détention provisoire ?

Un éclat de rire lui répondit : – Je me demande ce que tu apprends à l'école !

La survie, pensa Éliott en songeant à Charlie. Néanmoins, il garda son commentaire pour lui. De l'autre côté du placard, le chat daigna expliquer :

– Pour faire simple, la détention provisoire, c'est ... la prison avant la prison.

La prison ?? Tout ça pour une sieste imprévue ? C'était vraiment trop injuste ! Éliott tenta une nouvelle fois de se rebeller.

– C'est n'importe quoi ! Vous ne pouvez pas me laisser là, vous n'avez pas le droit !

Silence.

– Hé ho, il y a quelqu'un ?

Pas un mot. Il lui fallut se rendre à l'évidence : le chat et les rats l'avaient abandonné à son sort. Seul dans l'obscurité, Éliott eut alors l'intuition qu'à partir de maintenant, ses ennuis n'allaient faire qu'empirer.

CHAPTER 3

PROCÈS EXPRESS

Quand tout va mal, une seule chose à faire : lire ! Coincé dans son placard, Éliott fit des moulinets avec ses mains pour se débarrasser de la corde tranchée. Il réussit à se tortiller assez pour faire glisser son cartable de ses épaules, et parvint ensuite à l'ouvrir. À tâtons, il le fouilla puis en retira une lampe de poche et un roman. Depuis la fois où Charlie l'avait enfermé dans le local à poubelles de l'école, il transportait toujours sur lui son équipement de survie.

Il alluma sa mini-torche et, oubliant vite les balais qui l'entouraient, se plongea dans sa lecture : La vie palpitante de l'intrépide Georges Padenom. Il en était au moment où le héros libérait sa mère d'un sous-marin nucléaire et nageait dans l'eau infestée de requins, quand une clé tourna dans la serrure. La porte du placard s'ouvrit à la volée et un visage amical apparut.

– Éliott ! s'exclama le nouveau venu. Je suis vraiment désolé de ce qui t'est arrivé ... mais je constate que tu ne t'es pas laissé abattre.

Enfin libéré, le prisonnier sourit et bondit au-dehors, son livre à la main. Malgré la lumière aveuglante du couloir, il reconnut sans peine celui qui se tenait devant lui.

– Caleb ! s'écria-t-il, ravi.

Longs cheveux bruns, tatouages de livres et de héros de romans sur son bras droit musclé, la phrase Lire et Servir tatouée sur son bras gauche tout aussi musclé, Caleb chantait dans un groupe de rock appelé Les Fatals Bouquineurs. En résumé, il était juste le bibliothécaire le plus cool de l'univers. Le sympathique jeune homme tendit une chaise et un verre de grenadine à Éliott.

Tandis que celui-ci, soulagé, se régalait du sirop sucré, il remarqua un badge accroché sur le tee-shirt de Caleb :

CALEB NEVILAF Directeur de la BRB

Éliott fronça les sourcils.

– Directeur ?! Tu es au courant pour les choses ... euh ... très bizarres qui se passent ici ? Et d'abord, c'est quoi, la BRB ? questionna-til.

Le bibliothécaire poussa un long soupir. Au fond de lui, il savait qu'il aurait dû mentir. Mais s'il y avait bien une chose que Caleb détestait, c'était trahir un lecteur passionné. Aussi opta-t-il pour la vérité.

– La BRB, c'est la Brigade des Rats de Bibliothèque.

– Jamais entendu parler ! ... Attends, ça a un rapport avec les rats métalliques qui m'ont capturé ?!

L'air embarrassé, le jeune homme expliqua :

– Ils en font effectivement partie. La BRB est une organisation top secrète chargée des affaires littéraires et de tout ce qui concerne le monde des livres.

Il désigna le tatouage de son bras gauche.

Lire et Servir, c'est notre devise.

– Waouh ! s'extasia Éliott. Alors tu es un genre d'agent secret ? Et c'est toi le chef de tous les autres ?

– On peut résumer ça comme ça, approuva Caleb, un peu gêné.

Géant ! pensa Éliott. Il sursauta en entendant soudain un miaulement mécontent. Le chat responsable de sa « détention » se rua sur ses genoux, plantant ses griffes dans ses cuisses.

– Je me présente : Maaaow, directeur adjoint de la BRB !

– Miaou, c'est ton nom ? s'étonna le garçon.

Les griffes s'enfoncèrent un peu plus dans sa chair.

– Maaaow, pas Miaou ! s'énerva le félin. Pourquoi aucun humain, à part Caleb, n'est-il capable de l'articuler correctement ?

Éliott fit une nouvelle tentative, dans l'espoir que les griffes se retirent de sa peau.

– Maaou ? Ma ...

– Laisse tomber ! le coupa sèchement l'animal. Pour toi, ce sera Monsieur Chat !

Caleb se racla la gorge et reprit la parole.

– Hum ... Le souci, Éliott, c'est qu'à cette heure, tu n'aurais pas dû te trouver encore là. Tu n'es pas membre de la BRB ; tu n'avais pas le droit d'en découvrir l'existence ...

– C'est un crime, insista le chat, une lueur sadique dans l'œil étoilé. Tu vas être jugé immédiatement. Et le procès fixera ton châtiment !

Aussitôt, les rats-automates accoururent et saucissonnèrent de nouveau Éliott. Sans avoir le temps de protester, il fut conduit dans une pièce peuplée de nombreux bancs ainsi que d'une estrade. On l'assit sur un fauteuil usé dont les ressorts pointaient hors du tissu, lui piquant les fesses de manière fort désagréable.

– La place de l'accusé n'est jamais confortable, s'excusa Caleb pendant que les rats trottinaient jusqu'aux bancs.

M. Chat jaillit alors sur l'estrade, vêtu d'une étincelante robe rouge – son habit de juge. Il déclara sur-le-champ :

– Le jeune humain ici présent est inculpé des fautes suivantes : découverte de l'existence de la BRB, intrusion dans ses locaux, espionnage de ses agents et connaissance illégale de leur identité. Au vu de ces faits très graves, le Tribunal Spécial s'est réuni ici pour décider de sa punition.

Les rats applaudirent à tout rompre.

– Punition ! Punition ! Punition ! reprirent-ils en chœur.

Révolté, Éliott s'indigna :

– Un vrai procès ne se passe pas comme ça !

Caleb, qui avait conservé jusque-là un silence bienveillant, s'avança face au chat.

– Il a raison, Maaaow ! Il a enfreint la loi, certes, mais il a droit à un avocat pour le défendre.

L'animal leva les yeux au ciel.

– Et après, on se plaint des lenteurs de la justice !

– Maaaow, gronda le directeur de la BRB avec une brusque autorité.

– Bon, très bien, céda son adjoint félin. Le Tribunal désigne Basile comme avocat de l'enfant. Basile ... nous t'appelons !

– Basile ! Basile ! répétèrent les rats.

Sous le regard stupéfait d'Éliott, une tête surgit dans le mur en face de lui. Ensuite, un bras en dépassa. Puis deux. Pour finir, le reste du corps suivit.

Un homme maigre avec une grosse bosse sur le front se tenait désormais dans la salle, et Éliott pouvait voir à travers lui.

– Un fan ... fantôme ! bégaya-t-il.

– Évidemment ! s'agaça le chat. Toute bonne bibliothèque a son fantôme attitré qui hante les rayonnages.

– On m'a appelé ? demanda l'être transparent.

L'animal se tourna vers lui.

– Oui, Basile. Tu as été choisi pour défendre ce garçon. Tous ses crimes sont listés dans le dossier.

Il brandit dans sa gueule une feuille remplie d'inscriptions en pattes de mouche. Le fantôme se courba en deux pour la parcourir.

– Pas bon, ça ... Mauvais ... Terrible, commentait-il à chaque ligne.

Quand il arriva enfin au bas de la page, il se redressa et commença sa plaidoirie. C'était ainsi que l'on appelait le discours d'un avocat, Éliott l'avait lu dans le septième tome des aventures de son héros préféré, lorsque celui-ci se retrouvait accusé à tort d'avoir voulu tuer le Premier ministre de la Terre en plaçant une bombe dans sa fusée privée. Hélas, ce Basile se débrouillait beaucoup moins bien que la maman avocate de Georges Padenom.

– Cher juge-chat, chers rats, déclama-t-il, vous accusez le jeune ... euh ...

– Éliott, souffla Éliott.

– Vous accusez le jeune Élias de ... quoi déjà ? ... de ... choses ... mauvaises. Cette inculpation me fend tellement le cœur, mes amis, que je pourrais mourir sur place.

– Ça me surprendrait beaucoup, se moqua Maaaow, vu que tu es déjà mort !

– Hein ?! Je ... je suis mort ? bredouilla Basile.

(Continues…)


Excerpted from "Eliott et la Bibliothèque Fabuleuse"
by .
Copyright © 2019 RAGEOT-ÉDITEUR, PARIS.
Excerpted by permission of Rageot.
All rights reserved. No part of this excerpt may be reproduced or reprinted without permission in writing from the publisher.
Excerpts are provided by Dial-A-Book Inc. solely for the personal use of visitors to this web site.

From the B&N Reads Blog

Customer Reviews