La dernière lumière de Terrexil

La dernière lumière de Terrexil

by Laurent Maurice Lafontant
La dernière lumière de Terrexil

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by Laurent Maurice Lafontant

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Overview

À Terrexil, dans une forêt mourante, Yayael, un jeune fé, est prêt à risquer sa vie, l'exclusion des siens, ainsi que l'amour de ses proches, pour partir à la découverte de nouvelles îles qu'une libellule lui a montrées dans un rêve. Pourtant, sa communauté entière juge ce songe illusoire. À l'autre bout du monde, afin de gagner l'estime et l'amour de Neha, la femme de sa vie, Levengeur est forcé de reprendre la mer et de devenir le héros mythique des Homériens en se transformant en une personne qu'il déteste. À l'Œil de Lion, le cœur de l'empire d'Uniterria, Alaya, la princesse immortelle, doit soumettre sa magie à Lunificateur et enterrer son désir d'utiliser ses pouvoirs au service de toute vie. Autrement, elle sera condamnée à une peine éternelle dans la Tour de Glace. Dans ce monde où l'illusion est reine, la quête de l'affirmation de soi de nos personnages devient une menace capable de plonger la planète bleue dans le chaos.

Product Details

ISBN-13: 9782981740700
Publisher: Bookelis
Publication date: 04/22/2018
Sold by: De Marque
Format: eBook
File size: 973 KB
Language: French

Read an Excerpt

CHAPTER 1

Appartenance

Il est hors de question que je laisse ce fichu rêve gâcher ma soirée, se dit Céri. Il faut que je refoule cette foutue tristesse et me resaisisse. Après tout, ce soir, c'est la première communion de mon fils, le plus beau jour de sa vie. Je dois être heureuse. La fée rouge aux longs cheveux noirs prend une grande respiration et quitte sa demeure.

Son mari, Daca, la suit et lui prend la main. « Voici venu le grand moment. Allons-y, mon amour! » Céri acquiesce d'un signe de tête. L'angoisse lui pèse tant qu'elle ne peut apprécier la chaleur qui émane de leurs doigts et de leurs paumes jointes. Leur fils, Yayael, s'envole déjà loin devant eux parmi les milliers de fés qui traversent la forêt.

La nuit que Yayael a annoncé, à sa mère, l'éveil de son chant, celle-ci a rêvé d'une famille de deux pères et de leur petite fille qui se faisait exiler dans le monde des illusions par leur village. La peur a poussé Céri à ignorer ce songe. Elle refusait d'y voir un lien avec sa vie jusqu'à ce qu'elle refasse un rêve similaire, encore plus bouleversant, il y a un moment, alors qu'elle prenait une sieste avant de se préparer pour la communion.

Dans son songe, Céri volait avec Yayael dans ses bras et s'éloignait de son village. Elle fuyait les fés qui lui commandaient de leur livrer son fils pour la sauvegarde de la communauté. Elle chantait une berceuse à son enfant pour couvrir les lamentations qui s'élevaient des milliers de voix de ses poursuivants. Les arbres s'effondraient autour d'elle dans un nuage de poussière qui la recouvrait entièrement. Quand elle avait surgi du sable avec son garçon, elle s'était retrouvée sur une dune infinie. Il n'y avait aucun signe pour lui indiquer où aller. Elle marchait vers l'inconnu. Tout était à la fois blanc et sombre; les nuages blancs au-dessus de sa tête, les grains de sable blanc sous ses pieds, ses mains blanches qui portaient le corps de Yayael, dont la lumière verte clignotait encore. Son ultime lueur d'espoir!

Après un tel cauchemar, Céri ne peut plus continuer à se leurrer et croire que la première prédiction ne parlait pas de son futur et de celui de sa famille. Ils seront enfermés dans le monde des illusions ou alors elle devra fuir dans le désert avec son garçon. Toutefois, Céri n'est pas résolue à parler de ses rêves à qui que ce soit. Elle choisit encore une fois de ne pas se soucier du message du Chant Éternel, espérant que son déni parviendra à le reléguer dans les limbes de l'oubli.

Fonder une famille et vivre au sein de la communauté des fés jusqu'à ce que sa lumière s'éteigne et qu'elle aille rejoindre ses aïeux dans l'au-delà sont tout ce que Céri a toujours souhaité. Comment sa vie pourrait-elle se passer autrement? En dépit de la dégradation de plus en plus évidente de Terrexil et du constat de la lumière corporelle des fés qui ne se régénère plus, Céri a toujours vécu et imaginé sa vie selon les principes qu'on lui a enseignés. Depuis qu'elle est petite fille, on lui répète qu'il n'y a pas plus important que la communauté et que tout fé doit dédier sa vie à elle. Ainsi, Céri s'est dévouée à faire son devoir envers les siens. Elle a beau être consciente que la dernière forêt de Terrexil se meurt, cela n'a pas atténué son amour pour elle. Si bien qu'elle savait qu'elle ferait don de la vie qu'elle a connue à une autre âme.

Après son mariage avec Daca, il était de notoriété publique que peu de parents parvenaient à donner naissance. Même que plusieurs s'éteignaient en allumant une nouvelle vie tant les fés s'affaiblissaient. Cette situation a fait en sorte qu'il ne manque pas d'orphelins à Terrexil. Céri s'était alors préparée à adopter un de ces nouveau-nés sans parents avant qu'elle ne tombe enceinte de Yayael.

Toute sa vie, Céri a été une villageoise ordinaire et modèle. Jusqu'à présent, elle n'avait eu aucune raison d'aller à l'encontre des coutumes de Terrexil. D'habitude avant la communion, si elle avait eu un quelconque rêve, elle se rendait auprès des aînés comme la règle le demandait afin de s'assurer qu'elle était en état de communier sans corrompre l'assemblée. Le conseil des aînés avait entre autres pour rôle d'examiner les rêves des fés de Terrexil. Il était important de s'assurer que les fés sont dans un état spirituel sain avant de participer à la communion. Si les aînés jugeaient qu'un rêve avait été perverti par un esprit maléfique et qu'il ne pouvait être partagé avec le reste de la communauté, ils interdisaient le fé de communier. Dans un tel cas, le fé devait attendre de recevoir un autre message pur, et s'il ne parvenait pas à évacuer ou à oublier l'ancien rêve corrompu, il était banni dans le monde des illusions.

Céri s'est toujours cru à l'abri de tels malheurs. Pourtant, pour la première fois de sa vie, elle se sent distante par rapport à sa communauté. Le silence qu'elle tient tant à préserver pour sauvegarder sa place dans la collectivité l'éloigne déjà petit à petit des siens. Elle en est consciente, mais il vaut mieux l'exil dans le cœur que l'humiliation publique et réelle.

Si Céri décidait de confier son rêve aux aînés ce soir, elle est certaine qu'elle serait privée de prendre part à la communion tant la peur et la tristesse la dominent en ce moment. Des sentiments que les aînés n'acceptent pas qui soient partagés avec la collectivité lorsqu'ils prennent le dessus sur un fé. L'harmonie de la communauté ne le permettrait pas. C'est pour cette raison même que ceux qui sont empreints de mélancolie et qui ne peuvent retrouver le bonheur au sein des autres sont vite exilés dans le monde des illusions. La révélation exposerait Céri à coup sûr. Tout le monde saurait que sa famille risque l'exclusion, et les aînés chercheraient à décortiquer le rêve. Elle deviendrait une cible considérée comme impure et malade. Dévoiler son rêve serait comme donner une vie à sa hantise.

Céri et Daca sont près d'arriver devant la clairière. La mère inquiète voit son fils parler avec la chef des aînés, Yanaba. À la vue de la vieille fée, Céri, prise d'un sentiment de culpabilité, panique et s'arrête, interrompant du coup le vol de son mari qui lui tient la main. Céri espère que personne ne voit sa lumière vaciller.

« Ça va mon amour? Lui demande son mari. Tes mains tremblent!

— C'est l'excitation. »

Daca admire la beauté de sa femme dans sa magnifique robe de pétales de rose rouge. Il paraît un peu inquiet. « Ta lumière faiblit! C'est sûrement à cause de la visite chez les dryades. Je te trouve ravissante, mais je me demande si tu n'as pas trop usé de ta lumière chez elles pour te procurer cette nouvelle robe.

— Ce soir est exceptionnel, comme tu le sais.

— Je sais aussi que la lumière des fés ne se régénère plus. Il faut être prudent dans l'utilisation qu'on fait du peu qu'il nous en reste.

— Ne t'inquiète pas, mon chéri. Yaël et toi êtes ma source de lumière. Je ne crains rien tant que nous sommes ensemble. »

Daca donne un baiser à son épouse sur la main et la lui caresse légèrement. Évidemment, son mari n'a eu aucun rêve tenaillant, se doute Céri. Daca ne lui a révélé aucune communication avec le monde invisible depuis la naissance de leur fils. Le reste de sa famille exulte de bonheur. Surtout Yayael qui est excité à l'idée de pouvoir recevoir des messages du Chant Éternel. Ce jour représente un grand évènement dans la vie d'un fé. Ne pas pouvoir profiter de la journée, comme les autres mères, provoque de la colère chez Céri. Des étincelles de feu émanent de sa lumière corporelle. Cette réaction naturelle l'affole encore plus, ce qui risque de la trahir. Il faut que je me calme. Je ne dois pas laisser paraître mes inquiétudes, tente de se ressaisir Céri.

« Peut-on s'arrêter un peu, mon chéri? Demande Céri à Daca. J'ai besoin d'un moment de quiétude avant d'entrer dans la foule.

— Bien sûr, mon amour. »

Daca et Céri vont se poser au pied d'un arbre. « Tu es toute nerveuse. Je sais que cette soirée est spéciale et qu'il y a de quoi être excitée. Mais, je ne t'ai jamais vue agir ainsi. Au contraire, l'excitation te propulse dans la foule, d'habitude. Je ne me souviens pas que tu étais aussi nerveuse le soir de notre mariage. » Céri sourit et embrasse Daca sur la bouche.

« Ça va aller, mon chéri. Je me repose un instant, c'est tout, rassure Céri.

— Il n'y a pas de problème, mon amour. Nous avons encore un peu de temps avant le début de la cérémonie. »

Si proche de la clairière, le lieu le plus sacré de Terrexil, Céri prend de plus en plus conscience des conséquences que son entêtement pourrait avoir sur sa communauté. Elle s'apprête à communier alors qu'elle n'est pas en mesure de se livrer entièrement à Terrexil. Elle se rend compte qu'elle s'apprête à risquer sa vie. Elle a déjà entendu des histoires de fés qui se sont éteints en pleine communion. C'est arrivé très rarement. Personne ne s'en aperçoit sur le coup, car cela se passe en pleine cérémonie. Les aînés affirment que ces morts subites sont dues aux secrets que ces fés gardent au fond d'eux. Au moment d'ouvrir leur âme, la peur de se dévoiler les pousse à se refouler, alors ils meurent. Il n'y a pas plus grand sacrilège à Terrexil que de se fermer lors d'une communion.

Choisir de taire son rêve viendrait à trahir sa communauté qu'elle aime, donc à se tuer. Céri réalise l'impasse dans laquelle elle se trouve. Je devrai me livrer aux aînés comme la règle l'exige, conclut-elle. Mais j'aime ma famille autant que ma communauté! Comment puis-je choisir entre mes deux amours? Céri n'a jamais songé que la vie pourrait être aussi injuste avec ses sentiments. Non! Je ne souhaite ni m'exiler dans le monde des illusions ni partir pour le monde invisible du Chant Éternel. Je vivrai auprès de ma famille et verrai mon fils grandir. Voilà le rêve que je veux voir se réaliser. Le rêve que je choisis de me donner.

« On y va, je suis prête. Céri prend la main de Daca.

— Parfait, allons-y. » En compagnie de son époux, Céri vole vers l'entrée de la clairière. Elle est maître de ses rêves. Rien ne l'empêchera de profiter de la plus belle soirée de son fils. Rien d'autre n'existe que sa famille et sa communauté qu'elle voit remplies de joie en ce moment.

* * *

Depuis son réveil ce matin, Yayael attend impatiemment l'arrivée de la nuit. Il vole à toute allure à travers la forêt illuminée par les milliers de corps brillants de fés. Le garçon à la lumière verte a laissé derrière lui sa mère et son père et dépasse ceux qui, sur son chemin, ne vont pas aussi vite que lui. Il heurte des fés sur son passage et lance des excuses à l'air en filant sans se retourner. Il manque à quelques reprises de s'emmêler dans les lianes de fleurs qui tombent du haut des arbres. La foule le ralentit. Pour éviter le flux, Yayael s'introduit, par les fenêtres, dans les maisons sphériques suspendues aux branches d'arbres, puis passe par l'intérieur des sculptures d'oiseaux accrochées à côté des logis en y pénétrant et sortant par les yeux, le bec et l'ouverture sous la queue de ces œuvres blanches à l'intérieur desquelles sont cultivés des jardins. Évidemment, ces sculptures sont surdimensionnées comparativement aux proportions des véritables oiseaux qui peuplaient Terrexil. À ce que l'on dit, en général, les oiseaux étaient aussi grands que des fés adultes, mais plus gros qu'eux.

Chaque soir, Yayael accompagne les fés jusqu'à la clairière et les regarde allumer le Grand Feu de Terrexil. Mais cette nuit, il n'assistera pas à la cérémonie en restant assis à l'écart sur une branche d'arbre dans la forêt. Il entrera dans la clairière pour la première fois et prendra sa place au sein de la communauté. Pour souligner l'occasion, ses parents lui ont organisé un festin sous l'arbre de leur maison, cet après-midi. La famille et les amis sont venus. Sa mère et son père ont préparé ses mets et boissons favoris, et des nourritures et breuvages qu'il a goûtés pour la première fois. Malgré le succès du repas, sa mère a déploré de ne pas avoir pu lui cuisiner des plats qu'elle avait eu la chance de savourer étant enfant quand elle avait célébré sa première communion. Des arbres fruitiers et des plantes qui existaient de son temps ne produisant plus de fruits ou ayant disparu, certains ingrédients lui manquaient. Yayael est habitué à entendre ce genre de discours. Selon les adultes, tant de belles choses qu'il y avait autrefois n'existent plus. Il en a toujours été ainsi à croire les histoires des adultes. Générations après générations, la flore et la faune se dégradent. Sa mère lui racontait que déjà dans sa jeunesse, sa propre mère regrettait parfois que sa fille ne puisse goûter les mêmes délices que Terrexil lui offrait lorsqu'elle était encore une enfant. Parfois, Yayael s'imagine l'époque dont parlent sa mère et les adultes. Il aurait aimé la connaître, mais il ne s'y attarde jamais trop longtemps. Il est heureux et aime Terrexil telle qu'elle est en ce moment.

Après avoir mangé, ri, chanté et dansé, les invités sont retournés chez eux se reposer avant la cérémonie de ce soir. Les parents de Yayael ont également fait une sieste, mais lui n'est pas arrivé à fermer l'œil. Lorsqu'il a vu des fés quitter leurs maisons pour se rendre à la clairière, il s'est dépêché de réveiller sa mère et son père. Yayael pensait qu'il se déplacerait tout de suite. Hélas, sa mère a insisté pour qu'ils aillent s'habiller et se coiffer chez les dryades avant de partir. Pour sa part, Yayael ne voyait aucun inconvénient à sortir vêtu des mêmes tiges de plantes qui couvraient son corps de la taille jusqu'aux pieds depuis quelques jours. Cependant, sa mère voulait qu'ils portent des atours neufs. Alors, ils se sont rendus dans le monde des dryades à l'intérieur des arbres. Sa mère a partagé avec les nymphes une partie de ses souvenirs en leur fournissant un peu de sa lumière et tout de suite après de nouveaux feuillages ont poussé sur leur corps et ont pris des formes d'habits. Des pétales jaunes couvraient les jambes et la taille de Yayael. Les dryades lui ont ensuite offert des colliers et des bracelets de bois et ont placé sur sa tête une couronne de roses jaunes avec des tiges vertes entremêlées dans ses longs cheveux bruns.

Quand Yayael a terminé, il a évidemment pressé ses parents qui tardaient encore de se dépêcher. Sa mère ne semblait pas se préoccuper plus que cela de leur retard et lui a répondu que la cérémonie ne pouvait débuter sans lui. Yayael en était parfaitement conscient, mais il espérait passer du temps avec ses amis avant la célébration. Aussi, ne voulait-il pas manquer quoi que ce soit. Il voulait être présent au moment où les gens commenceraient à arriver, ressentir l'excitation, vivre l'ambiance du début à la fin.

Cette nuit, Yayael va célébrer sa première communion avec Terrexil. Comme le veut la coutume, pour marquer cette nouvelle étape de leur vie, Yayael et les enfants de son âge allumeront le Grand Feu. Yayael a passé la journée, exalté, à voler et à chanter à tout ce qu'il trouve sur son chemin, s'interrogeant sur l'émotion qu'il éprouvera en recevant le Feu de Terrexil en lui.

Voilà quelques jours que Yayael a découvert qu'il pouvait, avec son chant, invoquer les âmes qui résidaient dans les formes de vie qui composaient son environnement. Cela faisait longtemps que Loïl et lui s'exerçaient à chanter aux arbres et aux plantes en espérant les animer. Puis, un après-midi, allongé sur une branche d'un arbre de la forêt, en plein milieu de sa chanson, Yayael avait senti une forme de vie invisible flotter dans l'air et se faufiler doucement en lui. D'abord effrayé par cette nouvelle sensation, il avait interrompu son chant et s'était fermé, empêchant l'entrée de l'esprit en lui. Il avait éprouvé un sentiment mêlé de plaisir et de crainte. Il avait compris qu'un peu de sa lumière devait quitter son corps pour s'introduire dans l'arbre, tel que le réclamait l'esprit. Il avait hésité. Une part de l'esprit était déjà en lui, et le reste ne demandait qu'à s'unir avec son autre moitié. Il savait qu'il ne supporterait pas de renoncer à mi-chemin. Il gâcherait la jouissance qu'il commençait à éprouver. Ainsi, il avait repris sa chanson et s'était ouvert petit à petit à l'esprit, donnant à l'arbre une partie de sa lumière en retour. Une énergie avait traversé son corps. Il avait frémi puis avait lâché un soupir.

Après que son être s'était uni avec l'arbre, la branche s'était mise à bouger. Yayael et Loïl s'étaient écartés pour planer dans les airs. Une touffe de feuilles et de pétales avait surgi de la branche et avait formé une bosse sur le bois. De petites mains avaient ouvert le rideau de feuilles, révélant une créature faite d'écorce qui ressemblait à une fée avec le visage ovale, des oreilles pointues et deux paires de feuilles comme ailes derrière le dos. Yayael avait su aussitôt qu'il s'agissait d'une dryade, l'esprit de l'arbre auquel son chant avait donné corps. Alors qu'il admirait sa création qui volait autour de lui, des tiges de plantes avaient commencé à pousser autour de sa taille et sur ses jambes et pendaient jusqu'à ses pieds. Lorsqu'il s'était tourné vers Loïl, il avait remarqué que celui-ci le regardait avec envie. Son ami n'était pas parvenu à animer quoi que ce soit et affichait un air mécontent. Yayael, lui, respirait la joie et voulait fuir toute tristesse. Il avait chassé Loïl et son attitude maussade de son esprit et s'était concentré sur la dryade avec laquelle il communiquait. Celle-ci l'avait invité à visiter son univers. Yayael avait saisi les mains de la créature qui l'avait reconduit sur la branche. Il avait fermé les yeux et avait laissé la voix de la dryade guider son esprit. Sa lumière s'était mise à brûler jusqu'à ce qu'il ne sent plus son corps.

(Continues…)


Excerpted from "La Dernière Limière de Terrexil"
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Copyright © 2018 Laurent M. Lafontant.
Excerpted by permission of Bookelis.
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Table of Contents

Premiere partie: La libellule des reves,
I. Appartenance,
II. Le rêve,
III. Une île mourante,
IV. Au-delà des brumes,
V. L'exil,
VI. Des liens secrets,
VII. Un chant d'adieu,
VIII. Entre deux rêves,
IX. La libellule,
Deuxième partie: Un océan de rêves,
X. La mer et le littoral,
Troisième partie: L'odyssée des rêves,
XI. Des îles de merveilles,
XII. Une fille d'Utu,
XIII. Maîtres des mers et des cieux,
XIV. Entre le rêve et la mort,
XV. Retour à la source,
XVI. La chasse,
XVII. Mémoires de temps anciens,
XVIII. Être ou ne pas être,
XIX. L'éveil,
Quatrième partie: L'île de rêve,
XX. La renaissance,
XXI. Cauchemar,
XXII. Les sages des Montagnes des Cieux,
XXIII. Le Chant Éternel,
XXIV. La fin de Terrexil,
XXV. Une île de rêve,
XXVI. Des elfes et des satyres,
XXVII. Un foyer sous les étoiles,
FIN,

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