Tout malheur est un dérivé ou un déni de l’inceste qui, en soi, n’est rien. Il n’est pas la cause du mal, il est la révélation de souffrances ancestrales synergisées à celles des protagonistes (l’incestué et l’incestueur). Souffrances qui surgissent brutalement de l’inconscient, de l’invisible, à la faveur d’actes incestueux ou de relations incestuelles (inceste psychologique ou symbolique).
Le malheur est donc de ressentir dans toute son horreur ces souffrances non pas à cause, mais grâce à l’inceste qui, ainsi compris, les dévoile et permet de les exorciser. Refoulées dans l’inconscient, ces souffrances alimentent le malheur et sont transmises à la descendance.
Dysfonctionnalités, maladies, accidents, échecs, compulsions (sexuelles, alcooliques, alimentaires…) bref, tous les malheurs sont des dérivés et des dénis de l’inceste. L’inceste lui-même émane d’une souffrance d’abandon entre un enfant et son parent, souffrance qui se transmet à la descendance en se métamorphosant en un véritable « esprit maléfique ». Dans la tradition chamanique, on considère le malheur et l’infortune comme la manifestation d’un ancêtre décédé, souffrant, dans sa descendance (lieu de l’enjeu de son au delà). Pour le chamane, ces souffrances sont des esprits maléfiques…
Jean-Jacques Dubois détient un doctorat en science des religions. Il est psychothérapeute, conférencier et dirige un groupe de recherche en anthropologie psycho-chamanologique.
